Conscience

 

Je suis athée mais je suis conscient d'être pétri dans les croyances de tous mes ancêtres avec leurs cultures, leurs traditions, leurs religions et leur naïveté.

Je me suis séparé difficilement de cette souche comme les fusées s'arrachent de l'attraction terrestre.

De nouvelles valeurs comme l'infiniment grand, le temps, l'infiniment petit s'agrégèrent petit à petit à celles héritées de mes parents, l'honnêteté, le courage, la fraternité, etc. ... bases solides d'une culture de lumière et de liberté.

Pour moi l'humanité a l'âge de l'école maternelle, c'est à dire que  l'homo sapiens étant l'un de nos plus anciens ancêtres, à l'échelle de notre planète, (l'Holocène d'un peu plus de 10000 ans étant la deuxième de l'ère Quaternaire, la première étant le Pléistocène qui a débuté il y a 2,6 millions d'années), notre espèce humaine devrait durer 200 000 ans environ.

 Puis, très récemment, vers le milieu du 19ème siècle, le bambin que nous sommes a échappé à la vigilance de la conscience inconsciente, cette main invisible qui tentait de le protéger, pour découvrir le monde "comme un grand".

 Une troisième ère prenait naissance, une ère pleine de dangers, d'absurdité, de folies des grandeurs : l'Anthropocène.

 Les enfants que nous sommes sont sourds et aveugles autant qu'inconséquents.

 Ils bouffent à en crever à côté de leurs petits frères qui crèvent de les voir s'empiffrer, gaspiller, jeter n'importe quoi n'importe où jusque dans l'Espace qui n'avait connu jusque là que des étoiles filantes.

 Dans les forêts, sur le Mont Blanc, dans les ruisseaux et les rivières, dans les mers et océans ils jettent.

Athmo, litho, strato, toutes les sphères en prennent plein la gueule.

 Les espèces vivantes depuis des millions d'années disparaissent par centaines chaque jour.

 Certaines de ces espèces étaient une barrière naturelle à des maladies inconnues de l'homme.

 Par son action destructrice et inconsciente, celui-ci se voit infecté d'un nouveau virus qui aurait dû se cantonner dans la sphère animale.

 Ce "Coronavirus", parti de Chine il y a un an, a déjà contaminé la totalité de la planète.

 La pandémie s'étend et fait des ravages. Tous les pays sont en guerre contre cet ennemi invisible.

 Le réchauffement climatique ou la disparition des abeilles que des savants observent et dont ils nous alertent en permanence ne sont que des titres de dernière page des journaux en regard de l'indice du CAC40 qui reste la préoccupation principale des gouvernants de la Terre.

 On continue de boursicoter un masque sur le nez ou par visioconférence.

 L'économie tourne au ralenti et tout le monde a peur mais elle tourne.

 De là à créer le lien entre cet état d'esprit général et la vague d'attentats isolés perpétrés un peu partout et presque chaque jour dans les pays occidentaux, il n'y a qu'un pas.

Je pense que nombre d'individus les plus fragiles mais violents se jettent dans l'action terroriste au nom d'une croyance différente de celle de leurs victimes mais surtout par la perte de repaires culturels et moraux.

 Ils sont, semble-t-il, téléguidés par de lointains "maîtres" qui cherchent ainsi à reconquérir leur suprématie. 

Ceux-ci furent des savants, des astronomes, des mathématiciens bien avant le siècle des lumières qui illumina le monde.

 Ces gouvernants fanatiques et manipulateurs mènent leur peuple vers le désastre et l'effondrement.

Les valeurs que nous avaient inspirées les penseurs du siècle des lumières volent en éclats devant la cupidité, l'appât du gain, la croissance, l'industrie, le marché, la mondialisation, les réseaux sociaux qui contribuent à endormir la grande majorité de nos congénères du monde "moderne".

 Aujourd'hui 1er novembre 2020 à Nice nous pleurons les morts emportés par la tempête Alex du 2 octobre dernier.

 Nous pleurons les morts emportés par le dernier corona virus appelé "Covid19".

 Nous pleurons la mort de Samuel Paty, prof d'histoire géo, cruellement décapité à l'arme blanche pour avoir démontré que Charlie Hebdo avait raison de caricaturer le Prophète.

 Nous pleurons la mort de trois paroissiens du centre de Nice dont le seul tort était de prier pour que toute cette folie quitte nos esprits anéantis par tant de haine et de conneries.

 Une fois de plus j'ai du mal à m'associer à ce dérèglement général de mes congénères.

 Une fois encore il va falloir que j'explique le fond profond de ma pensée, dire que nous ne pouvons rien contre la connerie universelle, démontrer que le droit pose des limites à l'instar des buttoirs pour les trains ou de la ligne jaune pour les automobilistes : les frôler est le pire des défis.

Cette humanité encore balbutiante court un grand danger, le plus important pour elle et pour les millions d'espèces vivantes qu'elle entraînera dans son désastre car c'est de cette perte dont il est question.

Refuser d'ouvrir les yeux c'est accepter l'idée du suicide collectif à plus ou moins long terme. 

(Voir mon article du 15 janvier 2015 : "Après le carnage de Charlie Hebdo"

 

  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire