Je ne baisse pas les bras

Jeudi 18 juillet 2013 

Un nouvel essai en conditions réelles n'a rien apporté de plus : le châssis provisoire trop fragile se déforme au moindre mouvement, le vent trop faible peine à faire bouger les pales, les pignons des pales se désolidarisent sous la pression des dents, bref, je sais maintenant que mon éolière tourne mais il ne faut pas attendre d'une maquette les mêmes réactions que celles d'un modèle aux dimensions finales donc je passe à la réalisation de mon prototype.

Sans réponse du lycée des Eucalyptus que j'avais sollicité le mois dernier ni nouvelles du lycée Pasteur, je fais seul. 

Je suis étonné quand-même (pour ne pas dire déçu) que les trois enseignants qui semblaient intéressés par mon projet ne se soient pas manifestés. 

Il est vrai que la période des examens scolaires n'est pas la plus favorable et, comme elle est suivie par les vacances, ceci peut expliquer cela. 

Mais je crois déceler malgré tout un manque d'intérêt dû avant tout à l'incrédulité générale. 

Je suis le seul à être persuadé de l'intérêt d'une telle invention. 

Même dans mon entourage immédiat on me prend pour un poète, un joyeux rêveur, un illuminé. 

On m'écoute en souriant. 

J'ai appris durant ces quinze dernières années que j'étais le plus souvent minoritaire dans ma façon de penser et je suis habitué à l'incompréhension de mes semblables mais là il s'agit d'une machine nouvelle en droite ligne avec la tendance générale qui consiste à privilégier les énergies renouvelables et leur production locale face au gigantisme des solutions "nationales". 

L'état encourage et finance des entreprises de la taille d'EDF pour produire toujours plus grand, toujours plus gros, à croire qu'il n'y ait d'autres alternatives au nucléaire que les éoliennes géantes. 

Ces dernières consistent en d'énormes machines dont la puissance de production se compte en mégawatts. 

Leur fabrication comme leur mise en place ne peut être réalisée que par de gros industriels dont la capacité de production est directement liée aux critères économiques de notre pays. 

Les sites éoliens sensés devenir le tournant de la transition énergétique sont confiés à ceux qui décident déjà du coût donc du prix de l'électricité à partir d'autres sources d'énergies. 

Je continue de penser que la production d'énergie doit être locale et diversifiée autant que possible. 

Les nombreuses nuisances qu'induisent ces éoliennes géantes devraient nous faire se dresser contre cette "évolution". 

On voit bien que la tendance actuelle revient à des solutions locales pour des raisons environnementales, transport, agricole, commerciale et sociétale. 

La qualité de vie remplace peu à peu la quantité. 

Mon éolière est conçue et réalisée dans ce sens. 

Elle sera modeste, simple, facile d'utilisation mais accessible au plus grand nombre. 

Ce sera le retour aux moulins à vent. 

Imaginez une bicyclette à côté du Concorde ... ... ... 

Je souhaite un retour à des valeurs plus humaines, plus conviviales, à plus de partage, à plus d'entraide. 

Je ferai en sorte qu'une éolière vendue en France égale une éolière offerte à une œuvre humanitaire impliquée dans l'aide aux pays sous développés. 

Même si je ne réussis pas, laissez-moi rêver encore d'un monde meilleur.