Voilà ! Ce que j’appréhendais me tombe dessus. Mes travaux de pose de fenêtres se sont mal terminés. J’ai coupé court à leur exécution vu l’incompétence flagrante des deux compères délégués sur place. Leur maladresse ostentatoire m’a fait craindre le pire.
Avec le recule, j’en viens à penser que leur démarche était peut-être feinte. En effet, si le remontage des volets sur un châssis adapté plus leur réglage plus la dépose et repose de l’une des fenêtres plus la finition des encadrements intérieurs devaient leur incomber, une journée, même deux, à deux ouvriers n’y suffirait pas et l’entreprise risquait de « se bouffer la culotte ».
Le devis initial avait déjà été âprement négocié et le patron, prévenu par téléphone de ma décision, préféra lâcher la ristourne de cinq cents euros que je lui demandais en échange des finitions plutôt que l’exécution complète du contrat.
Il avait sans doute flairé le client pointilleux qui ne laisserait passer aucun défaut et le « geste commercial » qu’il me consentait le dédouanait d’un supplément de travaux non rentable. De plus ce chantier avait pris du retard, le mois d’août était bien entamé et la maison fermait pour cause de congés annuels.
Que feriez-vous à ma place ?
À l’usage les malfaçons apparaissent les unes après les autres.
Non seulement il reste encore à faire mais ce qui est fait est de travers.
Et me voici sur le terrain juridique : associations de consommateurs, lettre recommandée, assurance travaux, constats d’experts, huissiers, plaintes, etc. …
C'est un indescriptible fouillis que je livre à vos neurones déjà submergés par cet océan de pensées de toute sorte qu’est Internet. Surtout ne vous croyez pas obligés de me lire, si seulement vous me survolez ce sera pour moi un insigne honneur.
Pris au piège ...
Epilogue
Le pauvre Slimane me serre la main avec un regard de compassion et emboite le pas de son chef sans un mot.
Est-il utile de vous décrire mon état de déconfiture après leur départ ? Je ne supporte pas de m’opposer à quiconque. Les situations conflictuelles, on l’aura compris, ne sont pas ma tasse de thé. On m’aurait retourné l’estomac comme une chaussette que je ne me serais pas senti plus mal.
Voilà, il ne me reste qu’à retrousser mes manches et me contenter de ce qui est fait. J’ai repris les mesures, dessiné des croquis, dressé la liste des matériaux et matériels nécessaires et … … … Yapuka.
Un bon conseil : si vous envisagez de changer vos huisserie pour d’autres plus performantes ou si vous souhaitez vous équiper de panneaux solaires, de pompe à chaleur, de climatiseurs ou bien faire construire une maison (pourquoi pas) demandez à votre futur prestataire l’adresse de quelques-uns de ses clients avant de vous engager. C’est la seule carte de visite valable.
Ces nouvelles technologies liées à la défense de l'environnement et aux économies d'énergies ont le vent en poupe et progressent plus vite que les possibilités de formations des nouveaux métiers indispensables à leur mise en œuvre.
Des « affairistes » s’engouffrent dans ces nouveaux « business » avec pour seul objectif de gagner le plus possible de fric tant que le « marché » est porteur. Ils embauchent du personnel trop vite formé donc mal formés et souvent payés en conséquence. Demain, ils seront prêts à vendre des iphones ou des scooters électriques si la vague est porteuse, peu importe, le fric avant tout.
A nous consommateurs finaux de rester vigilants.
La fin de mes travaux
Je croyais que cette solution serait adoptée d’emblée et les précisions demandées le matin même me confortaient dans cette idée. Mais non. Lucien me soutient que le châssis lourd peut facilement être fixé au dormant, celui-ci étant armé d’un renfort métallique intérieur susceptible de supporter cette charge.
Devant la tournure que prend cette opération je manifeste mes doutes et mes craintes.
J’avais subtilisé le chèque invalide sur la table avant que Lucien ne s’ empare du « contrat » par lequel "l’entreprise n’était pas tenue de replacer les éléments démontés en vue de la pose des huisseries".
Fort de cet argument, il me demande de lui signer le fameux chèque et, devant mon refus puis s’apercevant que je l’avais récupéré subrepticement, sort précipitamment de la maison et s’éloigne pour appeler son patron. De loin j’entends les mots « gendarmes », « police », puis, à l‘adresse de son ouvrier, « coup de masse dans chaque fenêtre » puis revient.
Décidé à ne pas poursuivre l’aventure plus avant, je lui propose de me déduire cinq cents euros de la facture finale et de laisser tomber ce chantier. Très en colère mais lucide, il marchande, me propose de m’abandonner le solde des travaux (deux mille sept cent cinquante euros) et pas plus.
J’insiste, le ton monte, nouveau coup de fil au QG puis il revient en me lançant : « Bon, ça va, cinq cents et je ne veux plus entendre parler de vous ».
Un rapide calcul et je signe le nouveau chèque cette fois, conscient que cette remise ne suffirait pas à faire exécuter le travail restant par un professionnel.
Il ramasse tous ses papiers (y compris mon devis/contrat) et tourne les talons en me prévenant qu’il surveillerait Sidewiki.
La reprise des travaux
Les nouveaux châssis étant en PVC, il fallait adapter la pose à ce matériau et plusieurs solutions s’offraient à nous : soit nous choisissions des volets de leur marque fabriqués sur mesure et posés par eux moyennant un prix « plancher », soit nous options pour la repose de nos volets sur un cadre adapté à chaque type de volets et ce, sans supplément de prix puisque la faute était reconnue.
Voilà, nous en sommes là … Depuis le vendredi 23 juillet, je campe dans ma maison. Les meubles sont écartés des huisseries pour en faciliter l’accès, les volets démontés sont appuyés aux murs ci et là. Les plus encombrants sont dehors et j’attends un nouveau rendez-vous pour terminer ce chantier.
Une semaine de silence puis un message laconique : « nous venons mardi vers huit heures trente, neuf heures et n’oubliez pas de leur remettre le chèque du solde ». Décidément même le personnel de l’accueil a été formé pour retenir le client. Mais, bon, on a le droit d’être de mauvais poil.
Ce mardi 10 août, huit heures quarante cinq le téléphone sonne : « Mr Piteur, bonjour, c’est Lucien Tartenpion, … … vous avez un mètre à portée de vous ?
_ Non mais je peux m’en procurer un si vous me laissez deux minutes.
_ D’accord, je vous rappelle dans un moment ».
Je descends jusqu’à ma voiture où je savais trouver cet outil et, de retour à l’appartement, j’appelle Lucien Tartenpion : « -- Ouvrez votre fenêtre et dites-moi combien il y a du nu du mur au bord du dormant.
_ Quatorze et demi
_ Non, c’est pas possible, prenez depuis l’appui etc. … etc. … etc. … ».
Dialogue de sourds, les mots de l’un ne correspondent pas aux mots de l’autre, bref après moult mesures, je réagit enfin en lui disant que ce n’est pas au moment de partir chez le client que l’on complète son métré.
« C’est bon, nous serons chez vous dans une petite heure ».
La fourgonnette arrive enfin vers dix heures. Lucien s’avance vers moi en me brandissant une pochette transparente. « Vous n’avez pas signé le chèque que vous avez remis à mes gars la dernière fois ».
Alors ça! Moi qui regrettais de les avoir payés après leur départ tellement j’étais déçu du travail bâclé qu’ils m’avaient laissé … ! J’aurais voulu le faire exprès que je n’aurais pas osé. Il est souvent des actes manqués qui sont prémonitoires. Presque trois semaines s’étaient écoulées depuis la pose des fenêtres et c’est seulement aujourd’hui que le chèque suspect refait surface. Je commence à comprendre le ton sec employé par Lucien Tartenpion pour me demander les dites précisions. Persuadés que j’ai tenté de les « doubler » en leur remettant un chèque non endossable, les courbettes sont restées à l’atelier …
La guigne
Nous avions en commun le goût de la liberté totale.
Nous avions prévu de « descendre vers le Sud, vers le soleil, quitter la grisaille parisienne mais sans destination précise.
Nous nous arrêtions dans les fermes chaque fois qu’un site nous plaisait et nous demandions poliment au paysan de nous laisser un coin de pré pour une nuit ou deux.
Est-ce notre allure juvénile ou bien le frais minois de Martine dont le charme n’échappait à personne, toujours est-il qu’il ne me souviens pas avoir essuyé un refus tout au long de notre périple.
Nous installions notre tente canadienne si possible pas trop loin d’un point d’eau et nous campions ainsi deux ou trois jours.
Par beau temps, c’est-à-dire pratiquement tous les jours à cette époque de l’année, le point d’eau nous servait de cuisine et de salle de bain.
Je me lavais par petites étapes par respect pour nos hôtes autant que par pudeur tandis que Martine se lavait nue, telle Vénus prenant son bain, une gamelle à la main en guise de douche.
Parfois nous nous douchions mutuellement à l‘aide du seau de toile sans se soucier des éventuels passants.
Certains d’entre eux n’en croyaient pas leurs yeux et, au risque d’attraper un torticolis ou pire, de se retrouver contre un arbre comme ce jeune paysan qui, s’étant arrêté sur le bas côté un peu à distance, avait oublié de serrer son frein à main et l’arbre avait évité le pire.
D’autres restaient médusés par cette apparition rare en ces contrées.
Deux ou trois fois seulement des grincheux nous ont prié d’aller ailleurs faire nos « excentricités ».
Mais le plus souvent, le spectacle impromptu de ces ablutions bucoliques ne dérangeaient personne du moins en apparence.
Ce jour-là nous étions arrivés en vue de la Grande Bleue et n’avions qu’une hâte : nous baigner.
Nous voulions tenter l’aventure naturiste et les plages aux alentours d’Agde promettaient d’en devenir le centre mondial.
L’ immense étendue de sable était peu fréquentée et je m’engageai dans les traces d’un véhicule qui m’avait précédé.
La deux-chevaux accepta de rouler sur cent mètre environ puis s’immobilisa.
Qu’à cela ne tienne me dis-je sans laisser paraître la honte de m’être fourvoyé en terre inconnue auprès de Martine, demain sera un autre jour.
Nous déballons le matériel et choisissons notre emplacement à quelques pas de la voiture, dans un creux entre deux dunes.
Tout se passe pour le mieux, baignade, soleil, immense plage pour peu de monde, pas tous naturistes mais totale liberté apparente, jusqu'au soir où nous décidons de dîner au restaurant.
J’avais pris la précaution de vider la deudeuch au maximum de façon à mettre toutes les chances de mon côté de sortir victorieux du pétrin où je m‘étais fourvoyé.
Martine ne s’étonnait apparemment pas de ce déménagement, toute à sa joie de passer un bon séjour au soleil du Midi.
Les sacs, les gamelles, le réchaud à gaz, la trousse à outils, tout ce qui pouvait alourdir la voiture fut caché au fond de la tente.
Sage précaution me direz-vous, hé bien non.
Précaution inutile car le sable presque fluide en cet endroit avait décidé de nous retenir prisonniers.
Marche avant, marche arrière puis de nouveau avant et arrière et à chaque manœuvre les roues s’enfoncent inexorablement.
Plus moyen de repartir, ... enlisée jusqu'au moyeu.
Ce n'est que trois heures plus tard qu'un brave paysan, appelé sans doute par un voisin de plage, vient nous tiré d'affaires avec son tracteur.
Le « brave paysan », avait fait de cette spécialité, (nous l’avons su plus tard) son activité secondaire tout aussi lucrative que la culture des figues.
De connivence avec quelques habitués de la plage, ils laissaient entrer l’automobiliste imprudent puis se portaient à son secours moyennant « forte récompense ».
La voiture fut trainée jusqu’à la terre ferme et il ne me restait plus qu’à la garer sur un parking tout proche.
Dîner, restaurant, retour sur la plage, tout baigne. ... ... ...
Le vent se lève. ... ... ...
En parigot que je suis et qui n'avait rien vu, (ma fiancée non plus), nous nous engouffrons sous la toile pour une belle nuit d'amour, ...
Mais le vent s’enfle, souffle, redouble et se déchaîne.
Le sable sec frappe et s'amoncèle contre le pan de la tente.
Une poussière fine traverse la toile.
Pas plus rassurés que cela nous décidons de couvrir toutes les affaires avec un duvet.
Mais la poussière s’accumule, couvre notre couche, nous rentre dans le nez, les oreilles.
Impossible de dormir dans ces conditions.
N’ayant plus le choix, nous sortons de la tente avec une serviette autour des reins, abaissons la fermeture à glissière et, le dos tourné contre le vent de sable qui nous cingle la peau par rafales, nous courrons nous réfugier dans la voiture garée à plus de deux cents mètres, persuadés que ce "coup de vent" allait s'arrêter très vite.
Mauvais pronostic. ... ... ...
Trois heures de tempête d'une rare violence.
D’autres campeurs nous avaient imité.
Nous finissons par nous endormir, elle derrière et moi devant et, au petit matin, cassés et ébouriffés, nous décidons de rejoindre notre bivouac car tout sauf nos deux serviettes était resté sous la tente : vêtements, matériels, papiers argent, sacs à dos, bref, tout.
Plus de tente ! l'endroit-même où nous l'avions laissée nous semblait inconnu. ...
Le petit creux entre deux dunes n'était plus qu'un rêve. ... ... ... du sable, du sable, du sable, ...
Soit on nous avait tout volé, soit nous ne nous souvenions plus de l'endroit du bivouac ce qui semblait exclu à priori.
Persuadés que la première hypothèse l'emportait, la serviette autour de la taille, nous décidons d'en référer à la marée chaussée.
Nous repartons en direction de la voiture mais là, ... ho stupeur ! plus de deux-chevaux.
Affolés, nous interrogeons un couple de retraités à peine étonnés de notre mise.
Rien vu. !
La poisse ! … mais alors, quelle poisse ! …
La colère nous étouffe …
Les reproches fusent de part et d’autre : fallait pas, … yavéka, … yaka, … yapuka, …
Hé bien oui il n’y a plus qu’à nous rendre chez les gendarmes dans cette tenue ridicule.
Les vacances s’étaient très bien passées jusque là, les rivières sauvages, les petits bosquets accueillants, les prés tranquilles au milieu des vaches, le lait encore tiède tous les matins, les coins de granges dans une montagne de foins à l’odeur enivrante les jours de pluie, … bref, tous les meilleurs moments défilaient dans ma tête pendant que, le pouce en l’air sur le bord de la route, nous tentions d’arrêter une voiture.
Le stop "presqu'à poils" dans cette région déserte à l'époque et où pourtant la nudité n’étonne personne relève du parcours du combattant.
Le naturisme est toléré, mais seulement sur la plage.
La chance nous sourit enfin et l'aimable automobiliste, à qui nous racontons nos mésaventures chemin-faisant, nous conduit à la gendarmerie, amusé de notre mésaventure.
Rebelote chez les gendarmes mais, là, en cinq exemplaires s'il vous plaît. ...
Mais à vingt et vingt-trois ans (d'insouciance) là, nus au milieu de gendarmes en uniformes, il est très difficile d'être clair et la répétition ne faisait qu'embrouiller notre récit.
Je n’étais même plus très sûr du numéro minéralogique de notre voiture.
Après deux bonnes heures d'interminables explications, de déclinaisons d'identité, de déclaration de vol de tente, de matériel de camping, de voiture, etc. ... un jeune gendarme fut chargé de nous procurer des vêtements.
Deux autres heures plus tard, nous étions enfin présentables.
L'appel téléphonique à nos familles respectives qui n'étaient pas au fait de nos divers déplacements sera la cerise sur le gâteau : affolement général au bout de la ligne.
On nous donna un peu d'argent, de quoi manger et prendre le premier train pour Paris, avec pour mission de rembourser la somme par chèque au trésor public dès notre arrivée.
Ce n'est qu'en 1972, lors de travaux de terrassement sur cette plage, que l'on retrouva nos effets sous trois mètres de sable.
La deux-chevaux ne fut jamais retrouvée et cette aventure qui aurait dû nous laisser un souvenir souriant, devint le prélude à notre divorce.
Nizzy
Alors Nizzy, tu as compris …
Aimes-toi et les autres t’aimeront.
C’est là le secret : en effet, lorsqu’on est triste, en échec, en souffrance, que le monde entier vous piétine sans vous voir, plus de repères, plus d’espoir, que du noir, on se recroqueville sur sois-même, on se ratatine, on s’efface puis on disparaît.
On devient un rat dans un égout.
On marche sans but, dans l’obscurité totale.
La vie, la haut, nous semble une rumeur dont nous sommes exclus.
Le temps ne compte plus.
Les nuits succèdent aux nuits.
On oublie. On s’oublie. On s’affaisse.
On s’étiole puis on s’éteint. C’est la mort…
C’est du moins ce qu’on ressent, on l’attend.
Notre instinct nous maintient, nous retient jusqu’à ce que, tout à coup, notre pied qu’on avait oublié, traînant sur la chaussée a malencontreusement fait tomber un passant.
Des voix se rapprochent, la rumeur enfle, on écarte le carton, les paquets, les haillons.
La bouteille est cassée, la couverture souillée de tant de nuits passées à vivre le passé.
Soudain mon corps se réveille.
Une poigne solide vient de me décoller de la mort, du néant.
Deux bras vigoureux me maintiennent aux épaules.
Je suis comme suspendu, debout devant une forme bleue et vociférante.
Que se passe-t-il ? Où suis-je ?
Mes pieds nus frôlent le tarmac.
Ne me lâchez pas, s’il vous plaît, je vais tomber !
Mes jambes ne me tiennent pas, mes genoux se dérobent.
Les voix autour de moi se font plus distinctes : « c’est lui qui l’a fait tomber, c’est ce sac à vin ! si c’est pas une honte, ça !? ».
Une sirène vient de se taire.
Les deux poignes me basculent en arrière et je sens une toile brillante et bruyante m’envelopper tout le corps.
Je me retrouve allongé sur une forme molle.
Le ciel gris me soulève et vacille puis se referme en une voûte de néons et de tuyaux.
Des portières claquent et la sirène toute proche se remet à gémir d’une voix étouffée.
Je me sens cahoté un moment et…………plus rien.
Ça n’est que plus tard (le temps n’avait pas repris son rythme) que je me suis retrouvé dans des draps bleus qui sentaient le chlore avec un tube de plastique qui sortait du bras et un masque sur le nez.
Je m’aperçois que je viens de taper ces lignes sans m’arrêter, sans entendre les collègues qui s’amusent au fond.
J’ai le nez bouché, les yeux envahies de larmes, je ne distingue plus les touches.
Je n’avais jamais osé parler de cet épisode de ma vie, pas même à ceux que j’aime très fort, mes enfants.
Maintenant ils vont savoir.
J'ai honte mais je n'ai pas le droit de me taire plus longtemps.
Même s’ils ne viennent pas sur ce site, d’autres qui me connaissent ou qui m’ont reconnu vont peut-être leur dire.
Ils sont grands maintenant et ils pourront comprendre.
Toi aussi Nizzy, redresse-toi, va devant ton miroir et fais-toi belle.
Écris nous encore et encore, je te répondrai, c'est promis.
Dehors, le soleil brille et brillera encore ; aime-toi et tu seras aimée.
Je n’y croyais pas, je n’y croyais plus et l’amour est venu et me voici debout, fragile et pourtant plus fort.
A tous ceux qui souffrent, courage ! Je vous aime !!!
Une étoile, une idée …
Alors, là, un fourmillement de pensées sans forcément de liens les unes aux autres nous traverse l’esprit à l’instar d’une pluie d’étoiles filantes.
Maintenant, il faut laisser mûrir et décanter cet enchevêtrement de réflexions avant de vous en livrer une première mouture.
Bonne fin de semaine et à bientôt.
en référence à : Google (afficher sur Google Sidewiki)
La nuit des étoiles
Ce soir commence la nuit des étoiles. Je ne sais pas pourquoi mais je suis sensible à ce titre plein de poésie.
Hier un bel orage a nettoyé le ciel au dessus de mon petit paradis et j'ai pu prendre une nuit d'avance sur la fête. Loin des lumières des villes, j'ai pu contemplé le ciel bien propre et j'ai médité quelques minutes sur notre petite existence. Que sommes-nous ? qui sommes-nous ? Avons-nous tant d'importance ? Comment pouvons-nous nous battre, nous combattre, nous déchirer sous cette voute immense ?
Comment peut-on salir, détruire, polluer, défigurer notre propre environnement sous un ciel si pur ?
J'y reviendrai plus tard. J'aimerais qu'une poignée de doux rêveurs me rejoignent et me donnent leur sentiment.
Alors, à bientôt ?
Stop !
Non, je plaisante, bien sûr qu’il faut imposer des limites. Sidewiki vient de m’en indiquer l’emplacement : 25 (vingt cinq) lignes maximum pour les bavards impénitents comme moi.
J’accepte et je reconnais que j’ai usé (et abusé) ces derniers temps d’un espace qui me paraissait libre sans me soucier du dérangement que je pouvais vous occasionner. Accepterez-vous mes excuses ?
Deux alternatives m’échoient : soit je reste dans mon petit coin de bistro que j’affectionne et je la boucle (ça va être dur), soit je continue de vous amuser (ça c’est moi qui le dit) avec ma prose qui ne sert à rien en étant plus concis et je vous remercie d’avance de votre indulgence.
Bonne journée à toutes et tous.
Pose de fenêtre isolantes
L’hivers est rude en montagne aussi avons-nous décidé, ma compagne et moi, de remplacer ses fenêtres en bois traditionnelles par des huisseries double vitrages plus performantes pour réaliser des économies d’énergie.
Après m’être informé des diverses marques et leurs solutions techniques ainsi que de leur fiabilité nous sommes tombés d’accord sur un modèle « haut de gamme » en PVC aspect bois qui rappelle le mieux nos huisseries actuelles. Le vendeur nous convainc facilement d’un modèle dont tout les coefficients sont au top du top, « la Rolls » des fenêtre nous assure-t-il et nous passons commande. Un chèque de deux mille cinq cents euros arrête la commande.
Un délai de deux mois passe sans nouvelles de nos fenêtres. Je décide de me rappeler aux bons souvenirs de cette entreprise qui nous annonce que notre commande est en instance de fabrication dans une usine en Allemagne et qu’il nous faudrait attendre encore quelques semaines de plus.
Un mois plus tard, nouveau rappel : « ça y est, vos fenêtre sont faites mais à cause des grèves des transporteurs allemands, elle ne seront pas livrées avant le 10 juillet.
Patience, c’est l’été, nous sommes à la retraite, nous sommes épargnés par la canicule qui ravage la Russie, par le déluge qui s’abat sur le Pakistan ou par le séisme qui a détruit totalement Port aux Princes et ses habitants, nous ne sommes pas malheureux.
Mais, tout étant relatif, je téléphone quand-même et le 11 juillet la bonne nouvelle tombe : vos fenêtres sont arrivées. Nous prenons rendez-vous pour le lundi 26 et le jeudi 22 coup de fil de l’entreprise qui me demande s’il peuvent venir poser vendredi 23. Pris de court mais trop content d’en finir avec ce projet, j’accepte et rendez-vous est pris pour le lendemain 8h30 / 9h … OK.
A 10h la camionnette arrive, trois employés en descendent et l’un d’eux me présente un bon de livraison à signer avec la remise d’un chèque. Je conteste quelques secondes le procédé mais, devant l’insistance du jeune homme, j’appelle l’entreprise qui me confirme que « c’est la règle et que, si je ne leur remets pas le chèque demandé, ils repartent avec le chargement ». Le « dos au mur », je n’ai plus le choix : soit je refuse cette procédure et ce sera une cascade de tourments administratifs pour récupérer la somme déjà versée, soit j’obtempère.
Bon, … soit, … faisons confiance, après tout je ne suis pas leur premier client …
Trois jeunes ouvriers dynamiques, musclés, travailleurs et fort sympathiques de surcroît, déballent, démontent, scient, tapent, cassent, remontent ici, à l’étage, à coté, dans un ballet de déblais, d’allées et venues à leur fourgon, d’interpellations moitié en français moitié en arabe, tant et si vite que moins de sept heures plus tard, le calme retomba ainsi que la poussière. Un rapide tour de contrôle pour constater que toutes les fenêtres s’ouvrent et se ferment pendant que les deux autres rassemblent leurs matériels et la petite équipe me salue et disparaît
Mes fenêtres étaient enfin posées. Mais il restait un bémol : le remontage des volets, solidaires de l’ancien châssis, n’avaient pas été prévus dans la mission des trois compagnons. Je suppose que le technicien qui avait pris les mesures n’avait pas intégré cette tâche à leur planning.
Nous reviendrons vous les poser m’avaient-ils dit dès que vous aurez choisi une option avec le patron.
Les nouveaux châssis étant en PVC, il fallait adapter la pose à ce matériau et plusieurs solutions s’offraient à nous : soit nous choisissions des volets de leur marque fabriqués sur mesure et posés par eux moyennant un prix « plancher », soit nous options pour la repose de nos volets sur un cadre adapté à chaque type de volets et ce, sans supplément de prix puisque la faute leur revenait.
Voilà, nous en sommes là … Depuis le vendredi 23 juillet, je campe dans ma maison. Les meubles sont écartés des huisseries pour e
Sidewiki
Tiens ... ? ... Personne ... ?
Coincidence troublante
Je suis libre penseur
Des idées, rien que des idées
J'ai longtemps hésité avant de me jeter dans la mêlée d'Internet. Le vacarme intellectuel y est tel que mon message risque de se diluer dans l'océan d'idées que constitue la "toile".
Puis je me suis dit en moi-même et en français (car je suis bilingue), si l'océan était un bol d'eau, un grain de sel n'en changerait pas la saveur mais des millions de grains de sel ... ... ...
Alors, pourquoi me priverais-je du média qui me tend le clavier sur mon bureau ?
Mes idées ? J'en ai bien quelques unes glanées ci et là dans un fourmillement de dogmes, de croyances, de lois et de traditions car la vie est faite de tout cela.
Je suis athée, libre de penser sans offusquer quiconque tout en respectant chacun. Pour moi les religions sont des inventions d'hommes (et de femmes, ne l'oublions pas) rusés qui leurs ont permis d'asservir leurs semblables depuis la nuit des temps.
À douze ans j’inscrivais au dos de mon double-décimètre :
Nous faisons peut-être partie du bout du poil de la queue d’un chat.
Mon professeur de physique (qui nous enseignait également la musique) m’avait fortement intéressé avec quelques notions de molécules, d’atomes, de noyaux, de protons, d’électrons et autres particules infiniment plus petites. Ces éléments tournaient autour d’un noyau et la proportion entre la distance qui les séparait et le diamètre de ces particules était, parait-il, semblable voire plus grande que celle existante entre le soleil et ses planètes. De là à imaginer, vu la quantité d’étoiles, que cette proportion se reproduisait à l’infini et à des milliards d’exemplaires il n’y avait qu’un pas que je franchis allègrement.
Et Dieu dans tout ça …? Avait-il un microscope et / ou un télescope qui lui permettait de nous surveiller à toutes les échelles ?
Et le temps …? Notre professeur nous assurait que beaucoup d’étoiles que nous regardions le soir en été étaient éteintes depuis des milliards et des milliards d’années et que celles-ci nous parvenaient seulement maintenant. Alors là ! C’était pousser le bouchon un peu loin. Monsieur le curé à qui je régurgitais malicieusement ces invraisemblances finissait toujours par nous dire : « hé bien, vous voyez bien que sans Dieu rien de tout cela ne serait possible… »
Plus tard en grandissant j’observai que Dieu était planté là où la connaissance humaine s’arrêtait. Il était comme un douanier avec une hallebarde repoussant les scientifiques qui osaient franchir les frontières de l’inconnu.
Ainsi depuis des milliers d’années l’homme s’était mis debout, avait observé, découvert, expérimenté, vérifié et repoussé sans cesse là et ailleurs les limites de ses connaissances. Plus il savait plus il s’interrogeait et plus il remplaçait chaque point d’interrogation par un dieu. C’était pratique, ça laissait le temps de souffler et ça permettait aux peuples de s’abriter, d’avoir moins peur. A chaque avancée scientifique un dieu était dégommé. Bien sûr ça ne faisait que multiplier les points d’interrogation ; plus on savait moins on savait. Les chefs (au sens anthropologique du terme) comprirent peu à peu qu’ils ne pourraient garder leurs prérogatives que s’ils les partageaient avec un allier.
Le monothéisme prenait forme. L’homme avait compris depuis longtemps que son pouvoir était lié à son savoir. Tant qu’il garderait seul la connaissance, ses semblables se soumettraient. Il serait leur guide. C’est ainsi, selon moi, que les groupes ethniques se formèrent au fil du temps. Mais alors comment continuer de guider leur sujets si des parcelles de savoir tombaient dans les petites têtes des petites gens ?
Dieu … … Dieu, mais oui! mais c'est bien sûr ! comme dirait le commissaire Cabrole.
En voilà un allier silencieux qui ne dit que ce qu’on veut bien lui faire dire, qui voit tout, entent tout, aime et punit aux doses calculées, manie la carotte et le bâton, s’adresse à chacun d’entre nous et ne parle à personne. En plus Dieu est grand. Il enjambe toutes ces galaxies, ces nébuleuses de l’infiniment petit à l’infiniment grand en passant par le bout du poil de la queue de mon chat.
Depuis que les hommes se sont répartis à la surface du globe ils ont acquis des caractéristiques variées parmi lesquelles les cultures et les croyances sont de loin les plus déterminantes dans les relations qu‘ils vont tisser avec leurs semblables. Mais leurs croyances ont été culturelles bien avant d’être cultuelles. Le climat, la nourriture, la géographie physique, l’environnement les ont pétri, modelé, forgé depuis une dizaine de milliers d’années. Le quotidien sera pendant des millénaires la survie. Pourvu que le gibier se laisse attraper ou que la bête féroce n’ai pas trop d’appétit ! Telle fut longtemps leur principale préoccupation.
Alors il y eu un dieu pour la chasse puis un dieu contre la faim. Il en fut de même pour la pluie, le froid, le soleil et ainsi de suite jusqu’à nos jours, la clémence de l’un précédant la colère de l’autre et inversement.
Chaque acte de la vie donnait naissance à une divinité, un être imaginaire, supérieur en pouvoirs, un être incontournable puisqu’il récompensait le courage et sacrifiait les plus faibles. En rapprochant cette idée du comportement social de beaucoup d’animaux grégaires la similitude entre dieux et phénomènes naturels se fit de plus en plus précise dans ma petite tête. Il devenait évident pour moi que quelques milliers de sardines devaient se sacrifier et servir de repas aux requins pour préserver le gros du banc et ainsi perpétuer l’espèce…
Mais revenons à la réalité, celle dont on rêve de vivre dans le meilleur des mondes.
J’imagine un grand stade où seraient rassemblés tous les peuples de la terre. Sur les gradins chacun parlant sa langue, priant son dieu, arborant tel ou tel vêtement ferait connaissance avec ses voisins en attendant le début du match. Puis entreraient les joueurs habillés aux couleurs de leur équipe. Là commencerait le grand jeux de la Laïcité (avec un L majuscule). C’est l’espace plat, commun, dégagé, universel où se joue la seule partie qui vaille la peine de courir : l’homme contre l’homme dans un match loyale avec pour objectif le sport, le dépassement de soi-même. Dans les tribunes les drapeaux de toutes les couleurs, les hourras, les bravos dans toutes les langues mais avec un seul message : nous sommes tous des frères.
J’ai rêvé ? Peut-être mais j’ai acquis cette certitude que la seule façon de faire avancer l’humanité était de partager la connaissance entre tous, de descendre tous nus sur la pelouse du grand stade après avoir déposé ses effets, son étendard, ses croyances et sa culture sur les gradins.
La Laïcité ne peut ni ne doit endosser le costume d’aucun peuple. Il ne s’agit pas pour moi de jeter au feu ce qui a été déposé sur les gradins bien au contraire. Chacun doit être libre de penser selon ses origines. D’ailleurs chacun (et chacune évidemment) pourra s’il le souhaite se rhabiller sur ces gradins. Chacun aura respecté et pris soin des vêtements de ses voisins. Il ne s’agit pas pour moi de faire table rase des particularismes mais plutôt de s’inspirer de ce que les uns et les autres apportent à l’ensemble de l’humanité pour en extraire les règles communes indispensables à son développement harmonieux.
À l’heure où l’homme s’arrache de la gravité de notre planète pour aller chercher au loin des réponse à sa propre existence, est-il raisonnable d’invoquer encore des « puissances surnaturelles » vestiges d’un autre âge ? Comment ne pas comparer les suppliques, les prières faites dans certains lieux et devant des statues de plâtre aux questions que posent ces mêmes personnes à leur voyante ou leur médium ?
L’irrationalité du concept même devrait suffire à ouvrir l’esprit.
J’ai abandonné cette canne que mes parents m’avaient remise dès ma naissance. L’atavisme, l’éducation ou la tradition aurait voulu que je suive le chemin qui était le leur. J’ai jeté la canne et j’ai marché debout, seul, persuadé qu’il fallait être libre et sortir des sentiers battus pour découvrir son destin.
Laisser croire au esprits spongieux que le génie humain est d’inspiration divine ou que toute création de la main de l’homme est guidée par la main de Dieu relève du déni de toute valeur.
Cela revient à ôter à l’homme toute responsabilité.
Dieu a voulu … … … La fatalité … … … C’est trop facile.