La drogue

« Cette nuit les services de police ont mis la main sur une cargaison de drogue en provenance de Pétaouchnoc. Sept tonnes de sucre en poudre dissimulées sous des palettes etc. etc. etc. … pour un montant de … » et là les sommes annoncées rivalisent avec le gros lot de l’euro million. Pourquoi les journalistes ou les commentateurs en général s'empressent-ils de nous indiquer une valeur marchande de chaque prise de drogue découverte par les pouvoirs publics ? Information d'autant plus inutile qu' elle ne s'adresse qu'aux éventuels consommateurs puisque le reste de la population est d'accord avec moi pour éradiquer ce fléau. Le petit « dealer » que je suis ou le voyou en quête d'un « coup lucratif » ne peut pas manquer de faire un rapide calcul et se laisser tenter par ce trafic « juteux ». Ne serait-il pas plutôt judicieux de rappeler à chacune de ces occasions que la drogue c'est de la merde mais une merde comme celle des chiens, même pas bonne à faire pousser nos salades ? Ne serait-il pas plutôt judicieux d'y mettre le feu devant les caméras afin de décourager d'éventuels amateurs ? Les média savent très bien que, de l'angle d'éclairage dont ils braquent leurs projecteurs, la même information porte sur les publics des ombres différentes. Alors j'accuse la presse dans son ensemble de faire le lit des trafiquants de drogues. Je ne suis pas partisan de la censure mais il est des informations qui n'en sont pas ou qui contribuent à perpétuer un mal qui ronge l'humanité et là je dis STOP ! Mesdames et messieurs les journalistes, je n'aurai de cesse de dénoncer ces pratiques que lorsque vous diffuserez ce texte le plus largement possible.

Le travail le dimanche

Je quitte momentanément les perspectives lointaines pour revenir à la dure réalité de notre temps. 

Pourquoi interdire le travail du dimanche ? 


Si un accord est trouvé entre patron et salariés qui le désirent, qu'est-ce que ça peut foutre au gouvernement que tel ou tel travaille quand il veut ? 


Qu'il arbitre des conflits dus à des manquements aux contrats de travail, c'est son rôle mais qu'il intervienne dans un choix librement consenti entre deux partis en est un autre ! 


Une multitude de gens travaille depuis longtemps le dimanche : santé, sécurité, restauration, loisirs, péages, spectacles sans que cela nuise à quiconque bien au contraire. 


Qui serait lésé par l'ouverture d'un grand magasin le dimanche ? 


Sûrement pas le chaland qui profite de son temps libre pour faire ses emplettes. 


Et en quoi le garage d'à côté serait plus polluant le dimanche que les autres jours ? 


Alors l'interdiction ne viendrait-elle pas plutôt d'un reste de croyance qui consacrerait « le jour du seigneur » au repos et à la dévotion ? 


Si telle est la réponse, le mécréant que je suis ne peut s'en satisfaire. 


Ce serait donner du grain à moudre à tous les conservateurs nostalgiques du temps béni où monsieur le curé dictait à ses ouailles leur conduite. 


Non je pense que les habitudes comme les coutumes évolueront avec la prise de conscience que le dimanche est un jour comme les autres. 


Le respect de chacun et la liberté de tous ne sont pas des valeurs contradictoires et elles peuvent cohabiter dans l’intérêt général.





Les soldes

C'est un comble ! … … … 

L'état décide de la bonne période pour afficher le bon prix, celui qui permettra au consommateur comme au commerçant de faire des affaires. 

Mais où sommes nous ? … … … 

À l'Est ? … … … 

Je rêve … 

Que l'état encadre les prix des produits dits de première nécessité, je veux bien encore que les associations de consommateurs sont là pour y veiller mais les godasses et les sacs à mains !? 

Je croyais naïvement que le commerce était un libre échange où vendeurs et acheteurs se mettaient d'accord sur un prix qui était le juste milieu issu de l'offre et de la demande … 

Mais là le prix doit ne pas être inférieur à la moitié de celui qui était affiché pendant la période de un mois avant la date d'ouverture des soldes ?! 

En regard, les règles du base-ball sont d'une limpidité remarquable ! 

Je croyais également que le commerçant calculait le juste prix en fonction de la concurrence de façon à fidéliser sa clientèle. 

Si le stock de marchandises prend la place de nouveaux produits sur lesquels ils pourrait espérer une plus forte marge, je comprends qu'il choisisse de brader certains articles quitte à « vendre à perte » mais ce sont là des techniques de vente qui n'appartiennent qu'à lui.  
Lui seul devrait décider du moment opportun de réviser ses prix en fonction d'un marché ... 

Ça fait partie de son métier de trouver le juste équilibre, pas celui de l'état ! 

Serions-nous à ce point infantilisés que nous ne saurions plus quand, quoi et comment faire pour vivre ? 

De quoi se mêle l'état ? 

D'une chose qui ne plaît pas à tous visiblement car, avec Internet, ils ont contourné cette directive en changeant le nom des soldes. 

On les appelle désormais « ventes privées ». 

Ça a la couleur des soldes, l'attrait des soldes, le respect des soldes mais ce n'est plus des soldes. 

La loi stupide est respectée et chacun y trouve son compte. 

A vouloir trop légiférer ... ... ...














La prévention

Allez, zou ! Je râle encore. 

Hier matin, à la télé, on nous annonce la sortie imminente de voitures équipées de « correcteur de trajectoire », de « super ABS » et de radars anti-obstacles afin de diminuer (encore) le nombre d'accidents mortels sur les routes. 

C'est bien, c'est même très bien mais pourquoi les constructeurs d'automobiles ne généralisent-ils pas l’antidémarrage si alcool ? 

Il serait si simple d'empêcher l'usage d'un véhicule à un conducteur potentiellement dangereux par cet équipement aussi indispensable que les clignotants ou les ceintures de sécurité! 

Les équipementiers visent d'abord les grosses cylindrées alors que ce sont les plus jeunes, souvent dans des véhicules entrée de gamme qui sont à l'origine des accidents les plus graves.  

Qu'attend-on pour légiférer et établir une liste d'équipements minimum à installer sur TOUS les véhicules ? 

Et l’État (donc nous) ne devrait-il pas rendre obligatoire les revêtements drainants sur toutes les routes de notre pays ? 

La technologie existe, les autoroutes en sont de plus en plus équipées, alors ? Quel conducteur ne s'est-il jamais trouvé sur cette limite ou l'on passe d'un revêtement sans bruit ni brouillard à l'enfer des anciens bitumes par temps de pluie ? 

Là encore, combien de morts faudra-t-il pleurer pour corriger cela ?

Question d'équilibre me répondront les économistes. 

C'est comme pour le tabac : dans un plateau de la balance on place les dépenses dues aux cancers, dans l'autre, la manne financière que l’État encaisse. 

Ah ! À propos de tabac … vous avez su ? On parle de légaliser le cannabis … La Hollande et d'autres pays l'on déjà expérimenté : les « cannabistros » ça marche et, comme ça marche, les organisations mafieuses qui vivaient de ce trafic sont contraintes de changer de commerce. 

Enfin une réforme intelligente ! Encore que « légaliser » me paraît excessif. « Décriminaliser » conviendrait mieux à l'esprit de cette mesure. Oh, ne croyez pas que je sois pour la consommation de cannabis, loin s'en faut, mais la prohibition n'est pas la solution à ce fléau. Les moyens matériels, techniques, humains que l'on mobilise pour lutter contre les trafics de drogues sont dérisoires en regard du marché gigantesque que ces poisons représentent. 

Non, je pense qu'il faut agir en amont, à l'école, dès le plus jeune âge, avec les parents pour dire à nos enfants que la drogue, toutes les drogues, c'est de la merde. Bien sûr il restera la tentation de l'interdit, la dérive, la première expérience, etc. … mais alors il faudra légiférer sur l'excès de consommation et non sur la consommation. L'alcool n'est pas interdit mais limité en cas de conduite de véhicule comme le tabac ne doit plus gêner les non-fumeurs. 

Les mauvaises habitudes se prennent à l'âge où l'on se démarque de ses parents. La suite n'est plus qu'une question d'éducation. Cette mesure devrait permettre de libérer des places de prison, employer les policiers à d'autres tâches plus efficaces, désencombrer les tribunaux et déculpabiliser les usagers dont l'addiction pourra être soignée au grand jour.

Les éthylotests

Un an bientôt que nous devrions en posséder deux dans notre véhicule. La ruée vers ce petit ballon a tôt fait d'anéantir les stocks. Alors, que faire ? Attendre que les fabricants fabriquent …? Oui mais alors, il faudra l'indulgence de la force publique si l'objet manque à l'inventaire car depuis la / les ceintures obligatoires, le cric, les chaines, le “A” du débutant, le triangle de signalisation et les gilets fluorescents, il ne manque plus que la bombe anti-crevaison (la romaine), le gratte-givre et le signal de recul pour parfaire la panoplie du parfait conducteur. Ne serait-il pas plus sûr de prévenir que de guérir ? Le conducteur éméché qui s'assoit au volant de quelque véhicule que ce soit ne pourrait le mettre en marche si ce véhicule était muni d'un dispositif anti-démarrage, l'éthylostop, si une haleine alcoolisée venait à passer par là. Il en serait de même pour les ceintures qui pourraient faire office de coupe-circuit, du voyant de pression des pneus, du signal de recul, du radar d'obstacle et j'en passe. Les revêtements drainants sont au top du confort routier : plus de bruit, plus de bruine derrière le poids lourd que l'on dépasse et une adhérence accrue. En regard des accidents mortels et du nombre d'invalides que nous offre la circulation routière je parie que la société tout entière y gagnerait sans compter les douleurs des familles directement touchées par ce fléau qui, en plus d'une contribution trop importante en impôts doivent supporter le poids d'un parent handicapé à vie. Je demande aux pouvoirs publics de mettre dans la balance la prévention d'un côté et les négligences de l'autre. Une bonne gestion devrait commencer par cela.

Les taxis

Ils ont défilé dans les grandes villes de France pour préserver leurs précieux acquis. Je reconnais que je ne connais rien de leur profession sinon la conduite automobile. Mais pour les avoir utilisés, les avoir observés en attendant mon bus et m'en être amusé, je peux témoigner de ceci : durant deux ans j'ai suivi un traitement médical en centre hospitalier. Une incapacité physique temporaire m'a contraint de me rendre deux fois par semaine de mon domicile à cet hôpital distant de dix kilomètres. Le taxi qui venait me chercher avait déjà deux clients à bord et, après un petit détour, il « chargeait » un autre client. Une fois sur deux c'était d'autres personnes qui faisaient le voyage avec nous. Deux client dont moi descendions à l'hôpital et notre taxis continuait sa route vers une autre destination. Deux heures plus tard, même manège en sens inverse tant et si bien que nous avions fini par lier sympathie. À quelques variantes près, ces quatre personnes étions dans uns situation identique. Comme ce traitement faisait suite à un accident du travail, la collectivité prenait en charge ces déplacements sans que je me soucis des tenants et aboutissants de leur paiement. C'était pour moi, un rendez-vous agréable avec des gens sympathiques, point. Il arrivait parfois qu'un ou plusieurs collègues taxis le remplace durant quelques semaines mais le train-train reprenait vite son rythme régulier à son retour. Ce n'est que plus tard que ce commerce m’apparut lucratif : chaque voyageur bénéficiait des mêmes avantages que moi c'est à dire le paiement d'une course aller et retour par la sécurité sociale mais comme c'était « gratuit » pour chacun d'entre nous, notre taxi se contentait de nous faire signer un relevé périodiquement et encaissait quatre courses par voyages. Une petite enquête personnelle me permit de constater que cette pratique était très largement répandue dans le milieu des taxis. De là à dire que tous les taxis en croquaient, il y a un pas que je n'oserai franchir. Une autre observation m'intrigua beaucoup plus tard : la file de taxis incroyable en attente à l'aéroport de Nice. Moteurs à l'arrêt, ils poussaient leur véhicule de temps à autre au rythme, j'imagine, des départs de l'un d'entre eux. Pour certains c'était la causette à trois ou quatre, pour d'autres, la lecture du journal ou d'un bouquin, assis au volant et interrompu seulement par ces petits déplacements de quelques mètres. Ils sortaient alors de leur voiture et s'arc-boutaient, une main sur le volant et l'autre sur le montant de la portière ouverte. Je ne suis jamais resté le temps d'une rotation complète mais je peux affirmer sans crainte de me tromper qu'un minimum de deux heures devait s'écouler entre l'arrivée en queue de file et le départ avec un client. Ça me fendait le cœur de voir ces pauvres travailleurs pousser leurs énormes berlines toutes les cinq minutes. Si encore c' eussent été des Fiat 500 … , leurs pauvres reins eussent été épargnés … bref, je cherche toujours la vraie motivation de leur grève. À moins que ce ne soit la concurrence déloyale que leur font certains petits malins qui, sous couvert de covoiturage, détournent les règles et profitent d'une brèche administrative pour exercer de façon légale une « activité professionnelle » habilement déguisée. Tant que durera cette aubaine, et l'administration est lente à corriger ses erreurs, le système D comme le travail au noir fera de l'ombre à ceux que leurs scrupules empêchent de vivre.

Les toubibs et la mafia médicale

Ce titre me fend le cœur. 

La profession de médecin est, avec celle d'enseignant, celle que j'aurais aimé exercer si le sort en avait décidé autrement. 

Mon respect et mon admiration sont sans failles devant ces hommes et ces femmes qui passent leur vie à sauver d'autres vies, à chercher toujours plus loin des remèdes à des maladies mal connues. 

J'en ai connu de grands. 

Ils sont restés gravés dans ma mémoire. 

Ils ont pour nom : Clerc, Soubise, Buffet, Spénato, Hamburger, Bousquet, Meunier-Grelet, Raymond Buzin (Bubu je pense à toi souvent), autant de femmes et d'hommes de grandes qualités dont la plus belle à mes yeux, la générosité. 

Au dos de cette liste toute une organisation mercantile me fait haïr ce milieux pourtant si noble. 

Il s'agit de ces médecins « de ville » plus soucieux de gagner un max de fric que de guérir des malades. 

Leur méthode est simple : ferrer le poisson sans le sortir de l'eau. 

Normal, tant qu'il reste malade il rapporte. 

Un malade guéri est un client perdu. 

Oh, rassurez-vous, il reste dans l'épuisette, il ne souffre pas, il est dans de bonnes mains … 

Ceux d'entre nous qui peuvent témoigner du contraire sont tombés sur des toubibs honnêtes. 

C'est dire qu'il y en a. 

Mais je constate que trop souvent le patient devient le client. 

Outre les prescriptions de convenance, arrêts de travail, repos à la campagne et autres « médicaments » à la demande, le médecin possède le pouvoir d'accepter ou de lui refuser cette complicité. 

Le plus souvent des examens complémentaires lui sont prescrits afin de mieux cibler la pathologie et c'est la ronde des laboratoires d'analyses, des radiologues, des rhumatologues, des cardiologues, des gynécologues, des trouducuologues, des pharmaciens, des kinésithérapeutes, des ambulanciers et même des taxis. 

Tout ce petit monde tricote un filet où peu de gens passent au travers des mailles. 

Il pompe et suce le fric du pauvre malade inconscient le plus souvent d'être le jouet d'une mafia organisée tel un ballon que se passent les corps de métiers du monde médical et paramédical autour du trou béant de la sécurité sociale. 

Car c'est celle-ci, c'est à dire nous tous qui remplissons les poches de cette mafia de la santé. 

En revanche et bien qu'il soit le mieux à même de guérir la plupart des petits bobos, le psychologue, curieusement, est tenu à l'écart de ce microcosme. 

Ses honoraires sont rarement pris en charge par la collectivité alors qu'il suffirait souvent d'un simple dialogue pour cautériser une plaie de l'âme. 

La plupart des petits bobos sont des manifestations de douleurs psychologiques. 

On dit qu'ils somatisent. 

« Mais comment fonctionne cette somatisation, dans la profondeur des chairs? 

On n'en sait alors pas grand-chose. 

Pour beaucoup de psychologues des années soixante, le système nerveux demeure une « boîte noire », dont on ne cherche pas à savoir ce qu'elle contient ». 

Ce que l'on connaît c'est le lien direct du « mal-être » et d'une pathologie, d'où l'importance de rechercher l’existence de troubles affectifs (cas les plus nombreux) avant tout traitement physique de cette maladie. 

Si monsieur Servier tombe sur ces ligne je ne donne pas cher de ma peau. 

En attendant, lui et ses comparses peuvent se targuer d'avoir creusé le trou comme personne.



Mémé écolo

Grande surface, bout de caisse, une vieille femme choisit un sac en plastique pour emporter ses achats.

La caissière dit à la vieille dame : "vous devriez apporter un sac pour faire vos courses, ce serait plus écologique".

Puis elle ajoute : "vous ne comprenez rien tout simplement au mouvement écologique !".

La Mamy ne réagissant pas, notre caissière passe une troisième couche : "c'est sûr que c'est nous les jeunes qui allons payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources !"

La vieille dame s’excuse et explique : « Je suis désolée, nous n’avions pas le mouvement écologique dans mon temps ».


Alors qu’elle s’apprête à quitter le magasin, la mine déconfite, la caissière lui lance de loin et acide : "ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépens. C’est vrai, vous vous foutiez complètement de la protection de l’environnement dans votre temps !"


La vieille dame revint sur ses pas, posa son sac et admit qu’à l’époque, elle ne connaissait même pas le mot "environnement".

"En revanche, expliqua-t-elle calmement, on retournait les bouteilles de lait, de vin ou de limonade à l’épicerie du quartier;  l’épicier les renvoyait à l’usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises; à cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- On marchait jusqu’à l’épicerie avec un panier d’osier ou un sac à provisions. 

- On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu’il fallait se déplacer de deux kilomètres. 

D’ailleurs nous n’avions pas de voiture. 

Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- À l’époque, on lavait les couches des bébés; on ne connaissait pas les couches ni les mouchoirs jetables. 


- On utilisait l’énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements dehors sur une corde à linge; pas dans une machine avalant 220 volts. 

- Mais on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- À l’époque, on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d’un frère ou d’une sœur à l’autre. 


- On raccommodait ou l’on cousait une pièce. 

- C’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- À l’époque, on n’avait pas la télévision ou même une radio dans la maison. 


- Mais, à cause de ça, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- Dans la cuisine, on s’activait pour fouetter les préparations culinaires et pour préparer les repas; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans effort.


- Diable, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait du papier journal dans des boites ayant déjà servi, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en bulles de plastique. 


- Vous avez bien dit mouvement écologique ?

- À l’époque, on utilisait l’huile de coude pour tondre le gazon, on n’avait pas de tondeuses à essence autopropulsées et bruyantes comme désormais, alors qu’il existe un mouvement écologique.

- À l’époque, on travaillait physiquement; on n’avait pas besoin d’aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité. 

- Mais, vous avez raison, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- À l’époque, on buvait de l’eau à la fontaine quand on avait soif, on n’utilisait pas de verres ou de bouteilles en plastique à jeter à chaque fois qu’on voulait prendre de l’eau, alors qu’avec le mouvement écologique ...


- On remplissait les stylos-plumes dans une bouteille d’encre au lieu d’acheter un nouveau stylo ou de nouvelles cartouches en plastique; on affutait le vieux rasoir coupe-choux au lieu de jeter le rasoir tout simplement après chaque rasage. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.

- À l’époque, les gens prenaient le bus ou le métro et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l’école au lieu d’utiliser la voiture familiale et maman comme chauffeur de taxi. 

Bravo le mouvement écologique !


- À l’époque, les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d’une année sur l’autre, les crayons de couleurs, gommes, taille-crayons et autres accessoires duraient tant qu’ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers jetés fin juin, de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan à chaque rentrée. 

- Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.


- On avait une prise de courant par pièce, et encore ... , pas une rallonge multiprises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d’aujourd’hui, ces mêmes jeunes qui, comme vous, adhèrent pour les trois-quarts aux  mouvements écologiques.


- A mon époque, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique, mais on vivait chaque jour de la vie dans le respect de l’environnement.

« ALORS VIENS PAS ME FAIRE  CHIER  AVEC TON MOUVEMENT ÉCOLOGIQUE DE MERDE » !
« Au plaisir, Mademoiselle ! »

Et là je dis stop ! Si une civilisation s’est bien foutu du respect de l’environnement, c’est bien la nôtre et, en général, celle de l’immédiat après-guerre.

Le mot même d’environnement n’était utilisé que par de rares scientifiques inconscients de la porté du concept actuel.

Le quidam vivait dans l’insouciance de son environnement tant il en faisait partie intégrante.

Il ne pouvait pas respecter ce qu’il ne connaissait pas.

Les décharges à ciel ouverts étaient composées d’éléments naturellement recyclables. 

On jetait peu parce qu’on avait peu. 

Les composés organiques s’y décomposaient naturellement et les matériaux industriels, métaux, gravois de chantiers ne menaçaient pas encore la qualité des nappes phréatiques. 

Ils étaient à l’état de déchets ultimes : pas une planche, pas une barre de fer, pas un clou pouvant être sauvé ne restait plus d’une journée sur ces décharges à ciel ouvert.

C’est sur ces bases que l’industrie s’est développée et c’est bien nous, les vieux d’aujourd’hui, qui avons produit mille « richesses » inutiles à grand renfort de plastiques, d’acides, de pétrole, de publicité et autres polluants plus nocifs les uns que les autres.

La sainte croissance étant le maître-mot de la nouvelle économie mondiale, nous avons foncé tête baissée contre une dure réalité qui se dresse devant nous. 

Et comme nous sommes durs de la comprenette, maintenant nous reprochons à nos enfants et petits-enfants d’appuyer à fond sur le frein avec leur « écologie de merde ».

Alors, oui, je dis stop !

La dernière phrase de la petite mémé avec son sac plastique est révélatrice d’un état d’esprit de bon nombre d’entre nous (les vieux) qui n’assumons pas les erreurs de notre passé. 

Ça nous dérange toujours de recevoir des leçons de « petites morveuses qui se croient tout permis ».

Et pourtant je fais confiance à nos enfants et petits enfants pour qu’ils récupèrent nos conneries et reconstruisent un monde meilleur que celui que nous leurs laissons.