Ce titre me fend le cœur.
La profession de médecin est, avec celle d'enseignant, celle que j'aurais aimé exercer si le sort en avait décidé autrement.
Mon respect et mon admiration sont sans failles devant ces hommes et ces femmes qui passent leur vie à sauver d'autres vies, à chercher toujours plus loin des remèdes à des maladies mal connues.
J'en ai connu de grands.
Ils sont restés gravés dans ma mémoire.
Ils ont pour nom : Clerc, Soubise, Buffet, Spénato, Hamburger, Bousquet, Meunier-Grelet, Raymond Buzin (Bubu je pense à toi souvent), autant de femmes et d'hommes de grandes qualités dont la plus belle à mes yeux, la générosité.
Au dos de cette liste toute une organisation mercantile me fait haïr ce milieux pourtant si noble.
Il s'agit de ces médecins « de ville » plus soucieux de gagner un max de fric que de guérir des malades.
Leur méthode est simple : ferrer le poisson sans le sortir de l'eau.
Normal, tant qu'il reste malade il rapporte.
Un malade guéri est un client perdu.
Oh, rassurez-vous, il reste dans l'épuisette, il ne souffre pas, il est dans de bonnes mains …
Ceux d'entre nous qui peuvent témoigner du contraire sont tombés sur des toubibs honnêtes.
C'est dire qu'il y en a.
Mais je constate que trop souvent le patient devient le client.
Outre les prescriptions de convenance, arrêts de travail, repos à la campagne et autres « médicaments » à la demande, le médecin possède le pouvoir d'accepter ou de lui refuser cette complicité.
Le plus souvent des examens complémentaires lui sont prescrits afin de mieux cibler la pathologie et c'est la ronde des laboratoires d'analyses, des radiologues, des rhumatologues, des cardiologues, des gynécologues, des trouducuologues, des pharmaciens, des kinésithérapeutes, des ambulanciers et même des taxis.
Tout ce petit monde tricote un filet où peu de gens passent au travers des mailles.
Il pompe et suce le fric du pauvre malade inconscient le plus souvent d'être le jouet d'une mafia organisée tel un ballon que se passent les corps de métiers du monde médical et paramédical autour du trou béant de la sécurité sociale.
Car c'est celle-ci, c'est à dire nous tous qui remplissons les poches de cette mafia de la santé.
En revanche et bien qu'il soit le mieux à même de guérir la plupart des petits bobos, le psychologue, curieusement, est tenu à l'écart de ce microcosme.
Ses honoraires sont rarement pris en charge par la collectivité alors qu'il suffirait souvent d'un simple dialogue pour cautériser une plaie de l'âme.
La plupart des petits bobos sont des manifestations de douleurs psychologiques.
On dit qu'ils somatisent.
« Mais comment fonctionne cette somatisation, dans la profondeur des chairs?
On n'en sait alors pas grand-chose.
Pour beaucoup de psychologues des années soixante, le système nerveux demeure une « boîte noire », dont on ne cherche pas à savoir ce qu'elle contient ».
Ce que l'on connaît c'est le lien direct du « mal-être » et d'une pathologie, d'où l'importance de rechercher l’existence de troubles affectifs (cas les plus nombreux) avant tout traitement physique de cette maladie.
Si monsieur Servier tombe sur ces ligne je ne donne pas cher de ma peau.
En attendant, lui et ses comparses peuvent se targuer d'avoir creusé le trou comme personne.
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