Depuis
le début de ce siècle tous les voyant sont au rouge.
Les
scientifiques du monde entier n'ont de cesse de nous alerter, nous
les autres humains, du danger planétaire qui nous attend.
Ce
danger de plus en plus réparti à la surface de notre planète
n'épargne aucune région.
Les technologies de plus en plus pointues
en matières de communications, de transports, de productions
alimentaires, de biologie, de déplacements, ont eu un effet
dévastateur.
Là
où elles auraient dû équilibrer les ressources naturelles,
permettre à chaque Terrien d'accéder à la connaissance, à la
santé et au bien-être, elle n'a cessé de creuser le fossé entre
les peuples.
Le
progrès est devenu synonyme de croissance. Le marché dicte sa loi. L'argent est roi.
Il
n'est plus possible de tendre la main aux dernières civilisations
archaïques de Nouvelles Guinée, d'Afrique ou des forêts
Amazoniennes. Ces dernières sont exploitées à outrance quand elles ne sont pas ravagées par les flammes. Les dernières civilisations encore épargnées par le "progrès" sont repliées sur des territoires de plus en plus réduits.
Les
derniers explorateurs qui ont tenté de les approcher les ont
contaminé de notre poison civilisationnel. Les chercheurs d'or et autres pollueurs ont réduit de moitié le poumon de notre planète.
L’orgueil dont ils débordent s'est répandu dans toutes les têtes encore
vierges.
Les
terres comme les océans sont devenus de vastes poubelles que les
animaux et les bactéries ne peuvent plus digérer.
Les
cycles de « nettoyages » sont trop rapprochés et les
espèces vivantes meurent et disparaissent avant même que nous en
eussions pris conscience et connaissance.
Des
milliers, des millions d'espèces s'éteignent chaque jour sans que
nos consciences en soient affectées.
D'ailleurs le sont-elles de
l’extinction de millions d'étoiles dans le même temps ?
Les
proportions sont égales même si l'échelle est incommensurable
alors faut-il s'émouvoir de ce qu'il nous arrive ?
Notre
petite Terre est née il y a quatre milliards cinq cent millions
d'années autrement dit hier à l'échelle cosmique.
Elle aura mis
deux milliard d’années pour se couvrir des premiers êtres
vivants.
Puis
des bouleversements ont anéanti une grande partie de son évolution
à cinq reprises selon les experts dont le dernier il y a soixante
cinq millions d'années, toujours selon ces mêmes experts, qui a vu
disparaître les dinosaures.
De
glaciations en dégels, de chocs de plaques tectoniques en chocs
d'astéroïdes, elle a survécu vaillamment jusqu'à ce que Homo
Sapiens découvre les bienfaits de la science et de l’industrie
vers le milieu du dix-huitième siècle.
Il
m'arrive encore souvent de penser à « l'action »
humanitaire, écologique, solidaire, les ronds-points,
l'insoumission, les « Gilets jaunes », les manifs, le
grouillement d'idées salvatrices diffusées par une poignée
de « croyants » de tous bords puis les palabres
stériles autour d'une table.
Mais
non … je suis fatigué.
J'ai
posé mon bâton de pèlerin dans un coin et l'ai échangé contre
une canne.
Je
suis né au tout début de cet effondrement.
La deuxième guerre
mondiale venait d'écraser le peu d'espoir que l'humanité avait
réussi à relever depuis la première.
Les
atrocités les plus incroyables venaient d'être commises tant sur
les hommes que sur leur environnement.
Les
bombes terrifiantes sur Hiroshima et Nagasaki venaient de sidérer le
reste du monde.
Des
récits que nous n'aurions jamais dû entendre parvenaient à nos
petites oreilles pendant toutes mes jeunes années et d'autres foyers
de guerre s'embrasaient encore dans plusieurs points du monde comme
des soubresauts d'une révolte inachevée : Indochine, Espagne,
les colonies, la guerre froide, l'Algérie, tous ces noms, tous ces
mots revenaient sans cesse dans toutes les conversations.
Alors
nous nous sommes dit : « plus jamais ça ! ».
Il fallait rire, s'amuser, se détendre puis reconstruire, créer,
innover.
Il
était interdit d'interdire.
La
compétition était partout : dans les familles, à l'école, au
boulot quitte à s'appuyer sur la tête de l'autre, il fallait être
le meilleur.
Alors
on s'est mis à spolier toutes les ressources naturelles que les
pauvres ne savaient pas exploiter : les forêts, les terres en
surface comme en profondeur, les mers et les océans, l'espace …
qui est devenu notre principale décharge.
On
arrache à la terre en six mois ce qu'elle produit en un an.
La
colonisation avait été abolie … … … puis remplacée par la
néo-colonisation plus douce, plus hypocrite, plus efficace et plus
dévastatrice.
La
course folle au plus plus plus venait de prendre le départ.
Les
industriels de tous bords rivalisent d'ingéniosité.
On
parle d'intelligence artificielle qui remplaceront bientôt nos
lacunes.
Les
biologistes poursuivent clandestinement ce que les nazis
expérimentaient sur l'être humain : le reproduire sans le
concours des gamètes.
On
annonce déjà la supériorité de l'homme augmenté.
On
pense plus grand que Dieu.
On
construit plus haut que Dieu.
On
veut remplacer Dieu !
Fous
que nous sommes !
Dieu n'existe pas, le paradis était sur terre
et nous en avons fait un enfer !
Aveugles
et prétentieux, nous n'avons eu de cesse que de détruire, tuer,
voler, mentir et avoir peur.
Cette
peur de l'autre enracinée profondément dans notre inconscient est
le fil conducteur de l'évolution humaine.
Cette
peur ancestrale est à l'origine de toutes les croyances, de toutes
les religions et de toutes les exactions qui en découlent.
L'homme n'aura été qu'une erreur de la nature, une dérive, un dérapage.
Ce
fléau a épargné toutes les autres espèces vivantes.
Puissent-elles
nous survivre et recréer un monde meilleur !