Sombre avenir

J'avais titré mon article : "La montée de l'Islam". 

Puis ce phénomène s'inscrivant dans une évolution mondiale, je suis revenu à mes vieilles obsessions à savoir : où va l'humanité ? 

Depuis le début de ce siècle un bourdonnement inquiétant enfle de jours en jours et envahit nos esprits : Islam. 

Cinq lettres qui se propagent de manière insidieuse sous forme de rumeur sourde dans les quartiers pauvres de nos villes occidentales jusqu'aux conflits ouverts dans les pays proche-orientaux en passant par des attentats spectaculaires ou des actions plus sournoises mais aussi meurtrières un peu partout dans le monde. 

Je devrais préciser dans le monde occidental d'abord car depuis le 11 septembre 2001, jour de l'attentat contre le World Trade Center, il semble que les extrémistes du monde Islamique visent surtout les pays les plus riches du bloc de l'Ouest. 

De l'Afrique aux confins de l'Inde et jusqu'en Asie centrale en passant par l'Arabie Saoudite et l'Irak ce monde est composé de multiples ethnies et d'autant de cultures, croyances et traditions qui les divisent depuis des siècles. 

Le prophète Mahomet, à l'origine de cette religion au début du septième siècle de notre ère, ne se doutait pas que ses descendants se disputeraient la ville de Jérusalem, place forte déjà occupée par les descendants d'Abraham et de Jésus. 

Il fallait faire une petite place au nouveau venu dans cette cohorte de croyances et de dévotions à des maîtres imaginaires. 

Au lieu de cela, c'est de guerres imbéciles qu'on s'occupa. 

Puis on occupa la ville alors les catholiques partirent en croisades pour récupérer cette forteresse. 

Puis les juifs qui étaient là les premiers revendiquèrent cette citadelle. 

Et ces rivalités sans fondement autre que la domination des uns par les autres ne cessèrent de broyer des peuples, tuer des gens simples qui ne demandaient qu'à vivre en paix avec ses voisins qui soient-ils. 

Et dire que tous ces peuples sont des êtres humains, doués d’intelligence ! 

La "terre promise" ne serait-elle promise qu'à la sauvagerie et à la connerie universelle ? 

Mais l'Islam est en retard. 

Sept siècles plus jeune que le christianisme et encore plus d'écart avec le grand frère juif serait-il l'explication de ce désir d’expansion ? 

Et si cet argument s'avérait, faudrait-il craindre des musulmans qu'ils veuillent islamiser le monde entier ? 

Esprit de revanche ? 

Soif d’hégémonie ? 

Parmi tous les peuples de la terre n'y aura-t-il pas une poignée de penseurs éveillés de chaque peuple pour arrêter l'escalade dangereuse ? 

Cette énergie à nous combattre comme à se défendre ne serait-elle pas mieux utilisée à la recherche scientifique ? 

Bientôt dix milliards d'individus sur terre, ne serait-il pas temps de nous organiser en une économie mondiale et équitable avec pour objectif de produire les nourritures pour tous là où elles peuvent être produites et échangées avec des produits industriels strictement nécessaires ? 

La profusion de "richesses" (lire déchets) inutiles autant qu’ostentatoires de notre civilisation occidentale ne participe-t-elle pas du sentiment d'inégalité et d'injustice ressenti par des populations moins favorisées ? 

Si nous voulons sauver le monde je ne vois qu'un seul moyen : l'accès à la connaissance pour tous. 

Fini les croyances ! 

Fini les bergers dictateurs menant leurs troupeaux aveugles ! 

L'humanité doit se réveiller, apprendre et comprendre que son salut est dans le savoir et le partage. 

Nous sommes la seule espèce vivante munie d'un cerveau hyper évolué et nous faisons partie intégrante de la biosphère terrestre.

Mais notre aveuglement et notre inconscience risque de nous mener à notre extinction si nous persistons à conserver nos petites prérogatives. 

Il serait dommage que les beautés de la natures ne se succédassent plus années après années parce que l'humanité n'aurait pas réussit enfin à éclore.


Après le carnage de Charlie Hebdo

Après le carnage de Charlie Hebdo, bien malins sont celles ou ceux qui auront une idée parfaite de leurs sentiments. 

Je me sens assommé par tant de bêtise. 

Tués pour avoir tourné en dérision une croyance ! 

Comment en est-on arrivé là ? 

Ces assassins sont des cons, c’est sûr, mais comment lutter contre la connerie ? 

Les êtres humains ne sont pas nés égaux. 

Certains sont fragiles et ne discernent pas les frontières de la réalité. 

Les lois sont des garde-fous destinés à contenir la connerie humaine. 

Oui nous sommes dans un pays de droits, mieux, dans celui des droits de l’homme, une république laïque, tolérante, fédératrice où tout le monde devrait s’aimer. 

La France, le phare du monde en matière de liberté, vient d’essuyer un retour de manivelle : dix-sept morts parce qu’ils étaient humoristes, policiers ou juifs. 

Alors je m’interroge : qu’est-ce qu’un pays de droit ? 

C'est un pays respectueux du droit des autres pays. 

A l'heure où l'information, quelle qu'elle soit, se répand à la vitesse de la lumière sur toute la terre, nous devons tenir compte des sensibilités diverses de tous nos voisins y compris les plus éloignés.

A-t-on le droit de se moquer de tout, OUI. A-t-on le droit de rire de ce que d’autres considèrent comme sacré, OUI. 

 A-t-on le droit de caricaturer publiquement des idoles ? OUI. 

A-t-on le droit d’insulter, de blasphémer, d’humilier ? OUI. 

Le droit, les droits on-t-ils été créés pour cela ? NON. 

La laïcité, qui n’est pas un droit mais une valeur, est une merveilleuse invention qui devrait permettre à tous de coexister et de cohabiter. 

Le DROIT en revanche est un outil dont notre société s’est doté afin de contenir et de prévenir tout débordement. 

Il met à notre disposition des arbitres qui sont dans les tribunaux. 

Il est comme une route où tout le monde peut circuler de Paris à Pékin et de Pékin à Paris.

Il est surtout comme une ligne jaune à ne pas franchir sous peine de châtiment. 

De l’autre côté de cette ligne il y a ceux qui ne vont pas dans le même sens, c’est leur liberté. 

Mais alors, si nous avons le droit il suffit de l’utiliser. 

Et voilà où le bât blesse : « j’ai le droit ! ». 

Imaginons que vous ayez à votre disposition un balai et un râteau pour nettoyer votre parquet ; ce sont deux outils très efficaces mais vous allez préférer le balai mieux adapté à cette fonction. 

Le râteau n’en souffrira pas. 

Il est là, il existe en temps qu’outil. 

Il attendra bien sagement dans la cabane du jardin. 

 Il en est de même pour le(s) droit(s). 

Qu’a fait Charlie ? il s’est amusé à frôler la ligne jaune pour faire peur à ceux qui roulaient dans le sens inverse. 

Il a pris le risque inutile de provoquer un mauvais réflexe chez le conducteur d’en face … … … 

Et le carnage s’est produit ! « J’ai le droit donc je m’en sers ». 

C’est ce que disent les imbéciles. 

Car, enfin, qu’est-ce que nous voulons ? 

Montrer au monde entier que nous avons raison d’être libres ? 

Démontrer que la laïcité est la seule manière de vivre en paix ? 

Prouver que l’amour et l’humour sont compatibles ? 

Ou, tout simplement, vivre en paix ? 

Pour ma part, c’est cette dernière option qui me paraît la plus sage. 

Nos valeurs républicaines et laïques sont largement partagées bien au-delà de nos frontières. 

Hélas les graines de liberté que nous avons semées à la surface du globe ne germent pas toutes en même temps. 

Elles dépendent du terreau sur lequel elles tombent. 

Il suffit d’attendre et de les laisser germer sans précipitation. 

Elles finiront bien par fleurir ... 

Il faut respecter les différences de civilisations et surtout respecter tous les individus avec toutes leurs sensibilités. 

Nous pouvons tous rouler sur la route de la fraternité, elle est à la disposition de tous, mais, de grâce, restons prudents et courtois.

La paix dans le monde est à ce prix.


Mon école

« Debout sur son bureau, le professeur s'égosille à faire taire ses élèves. 

Ceux-ci, pris d'un accès de folie collective, empoignent le prof par la jambe, le jettent au sol et le traînent par la cheville hors de la classe pour finir leur glissade dans le couloir ». 

L'information vient de tomber comme ça, sans commentaire, entre la croissance « désespérément » à zéro et une pub pour un tout nouveau téléphone encore plus performant. 

Bien sûr il ne s'agit que d'une situation extrême, un épiphénomène mais les médias nous relatent de plus en plus fréquemment ce genre d'informations. 

A soixante-huit ans je ne comprends pas cette actualité. 

Je crains de me retrouver dans un monde qui marche sur la tête. 

Comment sommes-nous passés de mon école (publique) à ce foutoir où les élèves rejettent l'autorité, toutes les autorités quelles qu'elles soient ? 

À qui la faute si faute il y a ? 

Les bouleversements profonds de 68 ne seraient-ils pas à la base de cette pétaudière ? 

Là où la rigueur de l'enseignant permettait à la plupart des élèves d'atteindre un niveau d'instruction propre à mener une existence honorable se trouve une fonction, un « agent », un simple citoyen recruté par concours basé sur ses connaissances et non sur ses compétences donc rétribué pauvrement alors que le métier d'enseignant devrait être au niveau de celui de médecin. 

À mon avis la santé et l'enseignement sont les deux priorités de tout pays qui se veut progressiste. 

C'est un choix politique de la nation. 

Nous avons les enseignants que nous choisissons. 

Si nous préférons former des ingénieurs, des commerciaux, des banquiers qui touchent des salaires de ministres dix fois supérieurs à celui des « profs » c'est NOTRE responsabilité. 

Ils continueront de fabriquer des objets inutiles que les grandes surfaces vendront à grand renfort de publicité aux chalands fascinés par la nouveauté et qui finiront par grossir encore plus les montagnes de déchets dont on ne sait que faire. 

Mais alors il ne faut pas s'étonner de l'écart qui se creuse entre les couches de la société. 

Les pauvres se révolteront et iront voler les biens des riches qui ne savent plus quoi faire de leurs grosses bagnoles, smartphones et autres gadgets polluants. 

Le « toujours plus », cette sacro-sainte croissance qui nous dirige droit vers le mur, est à la base de ce marasme de l'éducation nationale. 

L'éducation de l'élite est confiée au privé qui sélectionne les siens, les meilleurs, lisez « les plus riches » et la nation, la masse des oubliés, les loqueteux se contentent des restes et se disputent les miettes. 

Les valeurs encore en vigueurs depuis la fin de la dernière guerre (pour combien de temps?) avaient pour nom respect, entraide, travail, honneur, honnêteté, loyauté, dignité ... 

Qu'avons-nous fait de ces richesses, les seules à mon sens qui vaillent la peine d'être préservées ? 

Au nom de la liberté nous les avons piétinées. 

Au nom de l'égalité nous nous sommes assis dessus. 

Mais sans ces valeurs nous avons détruit la fraternité, ce lien qui avait repris tant de sens lors des jours sombres de la guerre. 

Il a fallu reconstruire sur les ruines une économie d'urgence et les jeunes représentaient l'espoir en l'avenir du pays. 

Ce que les maîtres nous apprenaient avait une utilité immédiate et concrète. 

Les parents comprenaient cet enseignement qu'ils avaient eux-même reçu à cet âge. 

La confiance envers le maître était totale et les jeunes savaient pourquoi ils allaient à l'école. 

Alors oui les profs ne sont plus les maîtres, les élèves ne sont plus des enfants et leurs parents font de l'argent. 

La culture vient d'Internet, le savoir vient des médias et la rue fait le reste pour les plus démunis. 

Pour ces derniers l'avenir est bouché. 

Les métiers de demain ne sont pas connus. 

Ceux d'aujourd'hui sont éphémères et leur évolution si rapide que seuls les meilleurs y ont accès. 

Avec la mondialisation c'est l'économie tout entière qu'il faut repenser. 

Cela suppose la refonte du système éducatif, le partage du travail, les mêmes règles pour tous, un retour à des valeurs plus humaines et un mode de vie plus simple. 

Cela suppose aussi une fraternité entre les peuples et une solidarité entre les nations. 

Enfin cela suppose le partage des valeurs autant que des richesses naturelles et le respect de notre planète. 

Vivement la décroissance !