Joli mois de mai quand reviendras-tu ?



Hé bien, le voilà, avec la frénésie du 11 qui a effacé le 8, ce 8 Mai que tout le monde fête sans faute depuis 1946. ...

Hé oui ... ! Pour la première fois depuis soixante-quatorze ans un virus "particulièrement virulent" est venu bouleverser nos bonnes vieilles traditions.
 
Il se serait échappé d'un laboratoire de biologie situé à Wuhan
 en Chine.
 
Il s'agit du covid-19 (coronavirus disease 2019 ); on ne parle plus que de lui.

Pour la première fois un ennemi infiniment petit immobilise la Terre entière! 

Les informations les plus diverses pour ne pas dire les plus folles circulent en tous sens au mépris du bon sens créant un climat d'anxiété qui se superpose au dérèglement du climat météorologique si tant est que ce dernier soit immuable, à la disparition d'une partie de la biodiversité, à l'épuisement des ressources naturelles, à la prolifération des déchets de nos sociétés de consommation, à la menace du nucléaire dont certains nous affirment que c'est encore la source d'énergie la plus "propre", à la saturation des océans en déchets plastiques et polluants de toutes sortes, à la couche de carbone que nos industries et nos déplacements vomissent dans l'atmosphère, bref ...

Voici plus de vingt ans que je ressens l'impérieuse nécessité d'un retour à des modes de vies plus sobres, plus simples, plus modestes.

Depuis plus de vingt ans des Sages alertent sans cesse les décideurs de ce monde sourd et aveugle.

Pourquoi est-il si difficile voire impossible de "renverser la vapeur" ?

Pour la première fois à ma connaissance tous les pays du monde sont infectés dans un temps très court. 

Celles et ceux que les guerres avaient épargnés jusque là subissent la pandémie qu'ils soient riches ou pauvres. 

Chacun compte ses victimes et l'O.M.S. récapitule ces données et surveille l'évolution de ce fléau.

Pendant ce temps les soignants soignent, on les applaudit tous les soirs à vingt heures, les chercheurs cherchent et les travailleurs de l'urgence travaillent à nous nourrir, nous ravitailler, collecter nos déchets, confectionner des masques et s'occuper des rejetons de tout ce petit monde que notre roi a exclu du régime général du confinement.

Alors tant de dérogations perd de son pouvoir dérogatoire lorsqu'il devient la règle et le roi s'est engouffré dans cette brèche pour remettre au travail celles et ceux qui pouvaient le plus sauver la sacro-sainte économie.

C'est ainsi qu'après cinquante-cinq jours de confinement imposés par nos scientifiques et acceptés par tous (ou presque), le bon roi Emmanuel a décidé de "déconfiner" (néologisme dû aux circonstances exceptionnelles) le reste de ses sujets. 

En même temps il ne pouvait pas laisser sa voisine, la reine Angéla, le prendre de vitesse dans la course au P.I.B. que tous les "Grands" de ce monde se livrent avec la complicité aveugle des producteurs de "richesses" que nous sommes.

Alors, advienne que pourra !

Si la grande majorité des gens pensent et font dans ce sens c'est qu'il doit y avoir une raison qui m'échappe : qu'est-ce qui impose aux constructeurs d'automobiles de redémarrer leur production avec la même frénésie qu'avant la pandémie du Covid19 ? 

Qu'est-ce qui impose aux petites écoles de rouvrir leurs portes à deux mois des grandes vacances ? 

Qu'est-ce qui interdit pendant ce temps aux facultés d'en faire autant ?

Ce grand écart est depuis trop longtemps la figure acrobatique préférée de notre grand roi.

Hélas les autres reines et rois du monde sont autant de pantins devant lesquels nous courbons l'échine, semblables au troupeau de Panurge.

Mon pronostique se dessine de plus en plus précis : l'ère de l'Anthropocène que les savants ont datée du milieu du dix-neuvième siècle pourrait bien être la plus courte que la Terre ait connue depuis sa naissance. 

Comme son nom l'indique, cette époque voit le jour en même temps que la lumière pour des hommes aux esprits fleurissants.

Notre belle langue française se répand dans les meilleurs salons du monde. 

L'art et la culture Française rayonne partout. 

La découverte des énergies carbonées transforme et accélère l'industrie. 

C'est le printemps d'un renouveau universel.

Mais la médaille est sur le champ : d'un côté le siècle des lumières et pays des Droits de l'Homme auraient pu conjuguer cette avance et offrir en partage avec nos semblables tout le bénéfice de cet éclairage et de l'autre côté la cupidité naturelle du seul animal crétin qui ne pense qu'à s'enrichir de plus en plus quitte à détruire, jeter et reconstruire sans cesse. 

Ce cycle infernal renouvelé de générations en générations a creusé l'écart qui existait déjà entre les peuples nantis et le tiers monde.

La médaille est tombée du mauvais côté. 

C'était facile à prévoir vu le passé de nos aïeux qui n'ont eu de répit de se battre, de s'égorger pour spolier les biens de leurs voisins.

Les autres animaux se battent aussi me direz-vous ; certes mais pour féconder la plus belle femelle et ainsi perpétrer l'espèce ... 

Bon, je m'écarte du sujet ... quoi que ...

Et que dire de ces travailleurs modestes qui triment et approvisionnent les richesses de ces rois ?

"Ces derniers sont un pour cent à posséder la moitié de la fortune mondiale". 

Je mets volontiers des guillemets à cette formule car, et vous l'aurez compris, mes valeurs et ma conception de la fortune sont diamétralement opposées. 

L'armée de petits soldats aux ordres des rois me font penser à ces petits poissons escortant de très près les requins afin de les protéger des parasites.

De là à conclure que le "lèchebottisme" n'est qu'une symbiose naturelle propre à des milliers d'espèces ... ... ... non ... pas la nôtre ?!



Ce centième de l'humanité est largement majoritaire dans les prises de décisions vu le poids de métal précieux (c'est un excellent conducteur de l'électricité et le plus malléable des métaux) qu'il renferme dans ces coffres.
Pour moi, tout cet or ne paiera jamais un seul verre d'eau potable.


Anne marie ma grande soeur

 

Chère grande sœur, je vais un peu mieux après six jours de fièvre, de toux et de grippe mais tu ne m'as pas laissé le temps de t'en informer tant la virulence de ta contre-attaque préventive m'a surpris avant même que j'ai eu le temps de me retourner dans mon lit.

Je n'avais nullement l'intention de polémiquer et encore moins de te contrarier avec mes idées "farfelues".

Je dois te dire que tu m'as blessé : je venais vers toi avec l'espoir de trouver une parole apaisante aux antipodes des turpitudes politico-économiques du moment. Tu m'as entraîné sur un terrain que je n'avais pas prévu d'aborder et, comme souvent, ton esprit rapide a eu tôt fait de me jeter au tapis.

En composant ton numéro, c'était à ma grande sœur de notre enfance auprès de qui je venais chercher un peu de tendresse, celle avec qui j'ai partagé mes petits secrets, mes états d'âme et mes crises d'asthme dans l'intimité de notre chambre isolée. Cette sœur là me secouait un peu les puces mais j'avais pour elle une telle admiration et un tel amour que je l'aurais suivie au bout du monde. Puis "notre" petite Frédi, ton premier bébé, est arrivée et la vie a fait le reste. Mais quand je pense à toi, c'est toujours ton image de cette époque qui me revient à l'esprit. Décidément tu n'as pas vieilli.

Voilà, il fallait que je te dise tout ça pour que tu comprennes ce que tu représentes pour moi et comme je n'aurais pas pu te le dire de vive voix sans être interrompu (ou sans que tu descelles quelques sanglots dans ma voix), j'ai choisi cet écran bien plus efficace que des lunettes noires.

A plus chère grande sœur bien aimée.

 

 

Annie nous a quittés le 14 juillet.

Je n'avais jamais ressenti autant de chagrin de toute ma vie.

Il est trop tard !



Depuis le début de ce siècle tous les voyant sont au rouge.

Les scientifiques du monde entier n'ont de cesse de nous alerter, nous les autres humains, du danger planétaire qui nous attend.

Ce danger de plus en plus réparti à la surface de notre planète n'épargne aucune région. 

Les technologies de plus en plus pointues en matières de communications, de transports, de productions alimentaires, de biologie, de déplacements, ont eu un effet dévastateur.

Là où elles auraient dû équilibrer les ressources naturelles, permettre à chaque Terrien d'accéder à la connaissance, à la santé et au bien-être, elle n'a cessé de creuser le fossé entre les peuples.

Le progrès est devenu synonyme de croissance. Le marché dicte sa loi. L'argent est roi.

Il n'est plus possible de tendre la main aux dernières civilisations archaïques de Nouvelles Guinée, d'Afrique ou des forêts Amazoniennes. Ces dernières sont exploitées à outrance quand elles ne sont pas ravagées par les flammes. Les dernières civilisations encore épargnées par le "progrès" sont repliées sur des territoires de plus en plus réduits.

Les derniers explorateurs qui ont tenté de les approcher les ont contaminé de notre poison civilisationnel. Les chercheurs d'or et autres pollueurs ont réduit de moitié le poumon de notre planète.

L’orgueil dont ils débordent s'est répandu dans toutes les têtes encore vierges.

Les terres comme les océans sont devenus de vastes poubelles que les animaux et les bactéries ne peuvent plus digérer.

Les cycles de « nettoyages » sont trop rapprochés et les espèces vivantes meurent et disparaissent avant même que nous en eussions pris conscience et connaissance.

Des milliers, des millions d'espèces s'éteignent chaque jour sans que nos consciences en soient affectées. 

D'ailleurs le sont-elles de l’extinction de millions d'étoiles dans le même temps ?

Les proportions sont égales même si l'échelle est incommensurable alors faut-il s'émouvoir de ce qu'il nous arrive ?

Notre petite Terre est née il y a quatre milliards cinq cent millions d'années autrement dit hier à l'échelle cosmique. 

Elle aura mis deux milliard d’années pour se couvrir des premiers êtres vivants.

Puis des bouleversements ont anéanti une grande partie de son évolution à cinq reprises selon les experts dont le dernier il y a soixante cinq millions d'années, toujours selon ces mêmes experts, qui a vu disparaître les dinosaures.

De glaciations en dégels, de chocs de plaques tectoniques en chocs d'astéroïdes, elle a survécu vaillamment jusqu'à ce que Homo Sapiens découvre les bienfaits de la science et de l’industrie vers le milieu du dix-huitième siècle.

Il m'arrive encore souvent de penser à « l'action » humanitaire, écologique, solidaire, les ronds-points, l'insoumission, les « Gilets jaunes », les manifs, le grouillement d'idées salvatrices diffusées par une poignée de « croyants » de tous bords puis les palabres stériles autour d'une table.

Mais non … je suis fatigué.

J'ai posé mon bâton de pèlerin dans un coin et l'ai échangé contre une canne.

Je suis né au tout début de cet effondrement. 

La deuxième guerre mondiale venait d'écraser le peu d'espoir que l'humanité avait réussi à relever depuis la première.

Les atrocités les plus incroyables venaient d'être commises tant sur les hommes que sur leur environnement.

Les bombes terrifiantes sur Hiroshima et Nagasaki venaient de sidérer le reste du monde.

Des récits que nous n'aurions jamais dû entendre parvenaient à nos petites oreilles pendant toutes mes jeunes années et d'autres foyers de guerre s'embrasaient encore dans plusieurs points du monde comme des soubresauts d'une révolte inachevée : Indochine, Espagne, les colonies, la guerre froide, l'Algérie, tous ces noms, tous ces mots revenaient sans cesse dans toutes les conversations.

Alors nous nous sommes dit : « plus jamais ça ! ».

Il fallait rire, s'amuser, se détendre puis reconstruire, créer, innover.

Il était interdit d'interdire.

La compétition était partout : dans les familles, à l'école, au boulot quitte à s'appuyer sur la tête de l'autre, il fallait être le meilleur.

Alors on s'est mis à spolier toutes les ressources naturelles que les pauvres ne savaient pas exploiter : les forêts, les terres en surface comme en profondeur, les mers et les océans, l'espace … qui est devenu notre principale décharge.

On arrache à la terre en six mois ce qu'elle produit en un an.

La colonisation avait été abolie … … … puis remplacée par la néo-colonisation plus douce, plus hypocrite, plus efficace et plus dévastatrice.

La course folle au plus plus plus venait de prendre le départ.

Les industriels de tous bords rivalisent d'ingéniosité.

On parle d'intelligence artificielle qui remplaceront bientôt nos lacunes.

Les biologistes poursuivent clandestinement ce que les nazis expérimentaient sur l'être humain : le reproduire sans le concours des gamètes.

On annonce déjà la supériorité de l'homme augmenté.

On pense plus grand que Dieu.

On construit plus haut que Dieu.

On veut remplacer Dieu !

Fous que nous sommes ! 

Dieu n'existe pas, le paradis était sur terre et nous en avons fait un enfer !

Aveugles et prétentieux, nous n'avons eu de cesse que de détruire, tuer, voler, mentir et avoir peur.

Cette peur de l'autre enracinée profondément dans notre inconscient est le fil conducteur de l'évolution humaine.

Cette peur ancestrale est à l'origine de toutes les croyances, de toutes les religions et de toutes les exactions qui en découlent.

L'homme n'aura été qu'une erreur de la nature, une dérive, un dérapage.

Ce fléau a épargné toutes les autres espèces vivantes.

Puissent-elles nous survivre et recréer un monde meilleur !