La prévention

Allez, zou ! Je râle encore. 

Hier matin, à la télé, on nous annonce la sortie imminente de voitures équipées de « correcteur de trajectoire », de « super ABS » et de radars anti-obstacles afin de diminuer (encore) le nombre d'accidents mortels sur les routes. 

C'est bien, c'est même très bien mais pourquoi les constructeurs d'automobiles ne généralisent-ils pas l’antidémarrage si alcool ? 

Il serait si simple d'empêcher l'usage d'un véhicule à un conducteur potentiellement dangereux par cet équipement aussi indispensable que les clignotants ou les ceintures de sécurité! 

Les équipementiers visent d'abord les grosses cylindrées alors que ce sont les plus jeunes, souvent dans des véhicules entrée de gamme qui sont à l'origine des accidents les plus graves.  

Qu'attend-on pour légiférer et établir une liste d'équipements minimum à installer sur TOUS les véhicules ? 

Et l’État (donc nous) ne devrait-il pas rendre obligatoire les revêtements drainants sur toutes les routes de notre pays ? 

La technologie existe, les autoroutes en sont de plus en plus équipées, alors ? Quel conducteur ne s'est-il jamais trouvé sur cette limite ou l'on passe d'un revêtement sans bruit ni brouillard à l'enfer des anciens bitumes par temps de pluie ? 

Là encore, combien de morts faudra-t-il pleurer pour corriger cela ?

Question d'équilibre me répondront les économistes. 

C'est comme pour le tabac : dans un plateau de la balance on place les dépenses dues aux cancers, dans l'autre, la manne financière que l’État encaisse. 

Ah ! À propos de tabac … vous avez su ? On parle de légaliser le cannabis … La Hollande et d'autres pays l'on déjà expérimenté : les « cannabistros » ça marche et, comme ça marche, les organisations mafieuses qui vivaient de ce trafic sont contraintes de changer de commerce. 

Enfin une réforme intelligente ! Encore que « légaliser » me paraît excessif. « Décriminaliser » conviendrait mieux à l'esprit de cette mesure. Oh, ne croyez pas que je sois pour la consommation de cannabis, loin s'en faut, mais la prohibition n'est pas la solution à ce fléau. Les moyens matériels, techniques, humains que l'on mobilise pour lutter contre les trafics de drogues sont dérisoires en regard du marché gigantesque que ces poisons représentent. 

Non, je pense qu'il faut agir en amont, à l'école, dès le plus jeune âge, avec les parents pour dire à nos enfants que la drogue, toutes les drogues, c'est de la merde. Bien sûr il restera la tentation de l'interdit, la dérive, la première expérience, etc. … mais alors il faudra légiférer sur l'excès de consommation et non sur la consommation. L'alcool n'est pas interdit mais limité en cas de conduite de véhicule comme le tabac ne doit plus gêner les non-fumeurs. 

Les mauvaises habitudes se prennent à l'âge où l'on se démarque de ses parents. La suite n'est plus qu'une question d'éducation. Cette mesure devrait permettre de libérer des places de prison, employer les policiers à d'autres tâches plus efficaces, désencombrer les tribunaux et déculpabiliser les usagers dont l'addiction pourra être soignée au grand jour.

Les éthylotests

Un an bientôt que nous devrions en posséder deux dans notre véhicule. La ruée vers ce petit ballon a tôt fait d'anéantir les stocks. Alors, que faire ? Attendre que les fabricants fabriquent …? Oui mais alors, il faudra l'indulgence de la force publique si l'objet manque à l'inventaire car depuis la / les ceintures obligatoires, le cric, les chaines, le “A” du débutant, le triangle de signalisation et les gilets fluorescents, il ne manque plus que la bombe anti-crevaison (la romaine), le gratte-givre et le signal de recul pour parfaire la panoplie du parfait conducteur. Ne serait-il pas plus sûr de prévenir que de guérir ? Le conducteur éméché qui s'assoit au volant de quelque véhicule que ce soit ne pourrait le mettre en marche si ce véhicule était muni d'un dispositif anti-démarrage, l'éthylostop, si une haleine alcoolisée venait à passer par là. Il en serait de même pour les ceintures qui pourraient faire office de coupe-circuit, du voyant de pression des pneus, du signal de recul, du radar d'obstacle et j'en passe. Les revêtements drainants sont au top du confort routier : plus de bruit, plus de bruine derrière le poids lourd que l'on dépasse et une adhérence accrue. En regard des accidents mortels et du nombre d'invalides que nous offre la circulation routière je parie que la société tout entière y gagnerait sans compter les douleurs des familles directement touchées par ce fléau qui, en plus d'une contribution trop importante en impôts doivent supporter le poids d'un parent handicapé à vie. Je demande aux pouvoirs publics de mettre dans la balance la prévention d'un côté et les négligences de l'autre. Une bonne gestion devrait commencer par cela.

Les taxis

Ils ont défilé dans les grandes villes de France pour préserver leurs précieux acquis. Je reconnais que je ne connais rien de leur profession sinon la conduite automobile. Mais pour les avoir utilisés, les avoir observés en attendant mon bus et m'en être amusé, je peux témoigner de ceci : durant deux ans j'ai suivi un traitement médical en centre hospitalier. Une incapacité physique temporaire m'a contraint de me rendre deux fois par semaine de mon domicile à cet hôpital distant de dix kilomètres. Le taxi qui venait me chercher avait déjà deux clients à bord et, après un petit détour, il « chargeait » un autre client. Une fois sur deux c'était d'autres personnes qui faisaient le voyage avec nous. Deux client dont moi descendions à l'hôpital et notre taxis continuait sa route vers une autre destination. Deux heures plus tard, même manège en sens inverse tant et si bien que nous avions fini par lier sympathie. À quelques variantes près, ces quatre personnes étions dans uns situation identique. Comme ce traitement faisait suite à un accident du travail, la collectivité prenait en charge ces déplacements sans que je me soucis des tenants et aboutissants de leur paiement. C'était pour moi, un rendez-vous agréable avec des gens sympathiques, point. Il arrivait parfois qu'un ou plusieurs collègues taxis le remplace durant quelques semaines mais le train-train reprenait vite son rythme régulier à son retour. Ce n'est que plus tard que ce commerce m’apparut lucratif : chaque voyageur bénéficiait des mêmes avantages que moi c'est à dire le paiement d'une course aller et retour par la sécurité sociale mais comme c'était « gratuit » pour chacun d'entre nous, notre taxi se contentait de nous faire signer un relevé périodiquement et encaissait quatre courses par voyages. Une petite enquête personnelle me permit de constater que cette pratique était très largement répandue dans le milieu des taxis. De là à dire que tous les taxis en croquaient, il y a un pas que je n'oserai franchir. Une autre observation m'intrigua beaucoup plus tard : la file de taxis incroyable en attente à l'aéroport de Nice. Moteurs à l'arrêt, ils poussaient leur véhicule de temps à autre au rythme, j'imagine, des départs de l'un d'entre eux. Pour certains c'était la causette à trois ou quatre, pour d'autres, la lecture du journal ou d'un bouquin, assis au volant et interrompu seulement par ces petits déplacements de quelques mètres. Ils sortaient alors de leur voiture et s'arc-boutaient, une main sur le volant et l'autre sur le montant de la portière ouverte. Je ne suis jamais resté le temps d'une rotation complète mais je peux affirmer sans crainte de me tromper qu'un minimum de deux heures devait s'écouler entre l'arrivée en queue de file et le départ avec un client. Ça me fendait le cœur de voir ces pauvres travailleurs pousser leurs énormes berlines toutes les cinq minutes. Si encore c' eussent été des Fiat 500 … , leurs pauvres reins eussent été épargnés … bref, je cherche toujours la vraie motivation de leur grève. À moins que ce ne soit la concurrence déloyale que leur font certains petits malins qui, sous couvert de covoiturage, détournent les règles et profitent d'une brèche administrative pour exercer de façon légale une « activité professionnelle » habilement déguisée. Tant que durera cette aubaine, et l'administration est lente à corriger ses erreurs, le système D comme le travail au noir fera de l'ombre à ceux que leurs scrupules empêchent de vivre.