L' Éolière de Pierre Esnault

Il y a longtemps que je n'étais pas venu m'épancher sur ce petit coin de toile où quelques amis m'ont découvert. 

Je les salue et les remercie de leurs encouragements. 

 

C'était en mai 2013.

J'avais quelque chose en tête qui m’empêchait de vivre normalement : 

Imaginez qu'une idée vous traverse l'esprit mais que vous n'en saisissiez qu'un fil ténu et fragile. 

Vous essayez de la retenir car vous sentez qu'elle va vous échapper malgré l'intérêt qu'elle renferme. 

Vous ne dormez plus. 

Non, ce serait trop beau, des tas de gens ont eu la même à un moment donné... 

Moi, Pierre Esnault, j'aurais pensé à un concept encore vierge ? ... 

Alors il n'y a plus de place pour le reste, il faut faire vite, le vent pourrait tourner. 

Car il s'agit bien de vent, de ce vent qui pousse les navires et fait tourner les moulins à vent depuis des siècles et les éoliennes depuis que les ressources fossiles s'épuisent, ce vent qui tourmente les rêves des inventeurs les plus audacieux, ce vent de folie qui hérisse nos régions d'éoliennes géantes quitte à ne produire que quelques mégawatts de plus et faire taire ces écolos en mal d'énergies renouvelables. 

Il en tombe une de temps en temps mais l'incident reste local. 

Alors oui, une de plus me direz-vous car, comme vous l'avez deviné, j'ai inventé une éolienne. 

Mais mon "Éolière", c'est le nom que je lui ai donné (ou "éoliette" pour le petit modèle), est différente de celles actuellement connues du grand public. 

Elle ne se verra pas à des kilomètres, elle ne fournira de l'électricité qu'à son propriétaire (et encore ... ... ... ). 

L'idée m'est venue en observant le jeux du vent sur mon livre ouvert ; les pages se sont soulevées puis rabattues violemment jusqu'à la dernière. 

En décomposant le mouvement de chacune d'elles j'en ai déduit trois phases actives et une phase passive : le vent attrape la page et la soulève (1), puis la pousse (2), puis la rabat (3). 

La phase passive (4) s'opère lorsque toutes les pages sont tournées : plus rien ne bouge. 

Il fallait traduire ce mouvement interrompu faute de pages en mouvement continu. 

La page rabattue devait revenir en position de départ et recommencer sa rotation. 

La faire glisser au ras du sol et à l'horizontale telle était le challenge. 

Alors papier, crayons, compas et surtout la gomme n'ont plus quitté ma table. 

Je mange en dessinant, je lis en corrigeant, je regarde la télé en gommant et je suis incapable de me concentrer sur le sujet. 

Tout devient secondaire, les bruits autour de moi sont comme assourdis, les gens sont des fantômes, ma compagne se débrouille comme elle peut, je l'ai mise elle aussi entre parenthèses. 

Je suis obsédé par cette idée et, bien qu'elle soit invisible, j'ai le sentiment que mon entourage scrute mon cerveau à la recherche d'un trésor que je voudrais cacher. 

Je prends un air détaché pour répondre et participer aux conversations mais la tête n'y est pas. 

Un descriptif sommaire et quelques dessins m'ont permis de mettre mon Éolière à l'abri des contrefacteurs via l'I.N.P.I. 

Mais je n'ai que cinq ans de répit durant lesquels je devrai produire une maquette puis un descriptif détaillé, des dessins puis un prototype de taille définitive. 

Ce délai devrait me suffire mais je sais par expérience que le temps file et que j'ai un cerveau lent (normal pour un mec dans le vent). 

J'ai donc réalisé une première maquette succincte en briques "Légo" et le résultat dépasse mes espérances. 

Fier et heureux de ce premier succès, j'ai demandé l'appui d'un lycée professionnel pour réaliser une maquette plus élaborée et le concours d'un lycée technique pour la réalisation de mon prototype. 

Ces deux établissements scolaires semblent intéressés par l'idée en elle-même et prévoient déjà d'en faire un support de projet pédagogique pour leurs étudiants. 

J'ai retroussé mes manches et je m'attelle à des variantes et des améliorations innovantes grâce à l'aide ingénieuse de mon partenaire dont le métier peut aider à résoudre quelques difficultés. 

Voilà. L'ÉOLIERE DE PIERRE ESNAULT est sur sa rampe de lancement ! 

A plus tard pour de nouvelles avancées de mon projet.




BURE

"Pour nous BURE c’est l’heure du choix et c’est STOP !"

Motion présentée par Marie Neige Houchard et Gilles Bilot


Chère Marie-Neige, cher Gilles,

Je suis un quidam lambda qui suit vos activités avec beaucoup
d'intérêt et d'adhésion silencieuse.

Comme la grande majorité des gens de gauche, c'est à dire celles et
ceux qui souhaitent profondément que nos valeurs humanistes et
écologiques supplantent celles du capitalisme, du profit, de
l'individualisme et autres valeurs suicidaires pour l'humanité, je rêve de fédération, de solidarité, de mains tendues et d'amour entre tous les peuples du monde. 

Le mouvement de la F.I. auquel je me rallie, me semble le plus proche et le plus apte à porter toutes mes valeurs mais je suis persuadé que tous les partis de gauche, à quelques nuances près, convergent dans ce sens.

Il serait donc contre-productif de se quereller pour ces "quelques nuances".

Si nos combats pour nos valeurs sont partout et par millions, notre
devoir de citoyennes et de citoyens est de se serrer les coudes à chaque point d'achoppement.

Bure c'est STOP pour moi aussi et je suis peiné de lire dans votre
message : " EELV se doit maintenant d’apparaître plus visiblement comme opposant politique à Cigéo. Si ce n’est pas nous, la FI ou d’autres s’afficherons et nous écarterons."

Non chers EELV, la FI sera à vos côtés, voire parmi vous, pour gagner cette bataille comme elle l'a été à NDdL et partout où l'impérialisme gouvernemental doit reculer.

Nous pousserons avec vous, dans le même sens et dans le même but et, surtout, nous n'écarterons personne.

Nous serons partout où nos valeurs sont menacées et nous espérons
bien que vous et tous les partis amis, associations et gens de bonne foi seront à nos côtés pour faire changer le sens de l'histoire.


Y a-t-il de la viande heureuse ?

Le monde d'aujourd'hui c'est toujours plus, violence, individualité, argent, irrespect, gaspillage, débordements, profit, égoïsme, etc. ...

Je me souviens d'avoir vécu dans une petite ferme de la Seine et Oise (hé oui, le temps passe) où les animaux : une vache, deux chèvres, deux cochons plus les petits, un âne, un chien, plusieurs chats, vingt poules, autant de lapins et de canards, un dindon, quelques pintades vivaient en liberté surveillée dans une cour un peu boueuse de mille m2 environ mais surtout dans une prairie attenante d'environ trois hectares.

Des pommiers plus quelques arbres nous apportaient un peu d'ombre  car, oui, tous ces animaux vivaient semi-librement dans tout cet espace et nous jouions naturellement parmi eux. 

Ils sortaient et rentraient dans leur lieu de sommeil à l'heure naturelle que leur instinct leur dictait sans l'intervention de quiconque, à l'abri d'une grange qu'il fallait nettoyer régulièrement pour remettre de la paille neuve. 

Les jours de pluie certains restaient à l'abri toute la journée.

Un enclos grillagé et les murs de la ferme formaient notre frontière tout autour de cette grande propriété. 

Il nous arrivait de courir après les poules et les lapins par jeux mais, si la fermière nous surprenait, nous étions vivement sermonnés. 

Je crois que c'était la seule "torture" que ce petit monde subissait.

Nous mangions de la viande tous les dimanche. 

Les abattages se faisaient au petit matin après avoir isolé le lapin, le poulet et plus rarement le cochon dans un enclot à part, la veille au soir.

La méthode : la hache et le billot pour les volailles. 

Quelques secondes de souffrance nous faisaient détourner le regard. 

Pour le cochon il suffisait de l'attirer sur une bâche avec quelques nourritures et, pendant que l'animal était occupé, le fermier se plaçait derrière et un seul grand coup de hache au milieu du crâne, la pauvre bête était inanimée.

Je peux témoigner que cette "viande" a vécu heureuse tant que son heure n'avait pas sonné. 

Et même à cet instant tragique la souffrance leur a été soigneusement épargnée. 

Les autres animaux étaient éloignés de la vue de leur malheureux congénère et seule notre curiosité d'enfants nous permettait d'en être les spectateurs clandestins.

Ces gens-là étaient bons et humains tout simplement. 

Ils aimaient profondément la nature jusqu'à y être "fondus". 

Ils semblaient avoir trouvé le point d'équilibre entre besoin et superflu.

Je pense que nous devrions rechercher en permanence ce point d'équilibre où la nature nous montrerait quelques pistes.

Bien sûr, le monde est inégal et ce point médian n'est pas le même pour tous les pays de la planète.

Et si tous les hommes sont égaux, comme disait Coluche, certains sont plus égaux que les autres.

Élever des animaux que ce soit pour les manger ou consommer leurs produits naturels, lait, laine, œufs, soie, etc. ... ne me choque pas tant que les conditions d'élevage sont respectueux de leur bien-être.
Les amis de ma petite enfance étaient souvent des compagnons de jeux même si les poules couraient bruyamment en tous sens quand nous les poursuivions. 

Ils étaient l'égal du chien, des chats ou de Cadichon. 

Plusieurs avaient un nom : Blanchette, Pirouette, Nestor et chacun répondait à son nom comme s'ils étaient un membre d'une grande famille.

Le "patron" trouvait cela un peu ridicule parfois mais il utilisait lui aussi ce langage en cachette de sa femme.

Je l'ai surpris plusieurs fois parler tout bas à Simone lorsqu'il la trayait. 

Alors Simone tournait la tête, une bouchée de foin en travers du museau et le regardait comme si elle le comprenait.

Je l'ai vu deux fois tuer un jeune porc presque adulte et je me souviens l'avoir vu repousser son assiette pendant plusieurs jours après cette terrible corvée.

La fermière nous disait seulement qu'il avait de la peine.

Soixante-cinq ans ont passé depuis ces années de bonheur et le monde d'aujourd'hui marche sur la tête.

Nous, les êtres humains des pays "riches" ne connaissons plus de limites. 

Notre boulimie de consommation nous amène à des choix totalement absurdes : déforestations outrageuses pour cultiver l'aliments du bétail qui sera assassiné à l'issue d'une vie de paire de chaussures.

Alors je ne mange plus de viande sans arrière-pensée. 

Elle me tente et, une fois dans mon assiette, je repense à Pirouette et, pris de remords, je la replace dans son emballage pour la donner au chien de mon voisin.

A moins d'un miracle ( je ne crois pas aux miracles) ou d'une prise de conscience collective, simultanée et immédiate, je nous donne encore quelques générations pour atteindre un niveau de folie irrécupérable. 

Nous entraînerons dans notre naufrage le reste de l'humanité et des millions d'espèces vivantes animales et végétales avec nous.

Le développement de l'espèce humaine aura duré quelques huit millions d'années et notre planète, défigurée, balafrée, jonchée d'immondices pour des milliers d'années, soignera ses blessures.

Puis Dame Nature reprendra peu à peu ses droits. ... ... ... 

Ou pas.