Pourquoi je n'ai pas voté J.L. Mélenchon ...

Voilà ! Les français ont voté. 

J.Luc Mélenchon m'avait séduit par son programme, ses idées, sa fougue, son indépendance vis à vis des autres partis politiques et l'espoir de voir enfin un front de gauche hors du parti communiste qui traîne derrière lui des relents de régime totalitaire. 

Bien sûr ce derniers entrait dans le giron de ce nouveau mouvement puisqu'il en était le principal inspirateur mais il était dépoussiéré, débarrassé de ses chefs de file jusque là trop rigides, trop aux ordres d'autres nations dont je voyais mal les intentions. 

Mélenchon n'hésite pas à donner un grand coup de pied dans la fourmilière, à « renverser la table » comme il dit. 

Il annonce une sixième république, pourquoi pas. 

Après tout la cinquième d'aujourd'hui ressemble si peu à celle fondée par le Général De Gaulle qu'une refonte totale de nos institutions ne ferait que remettre les pendules à l'heure. 

Depuis un demi-siècle le monde a évolué plus vite que depuis le moyen âge. 

Mais voilà, j'ai voté la prudence... 

Je me suis souvenu, comme des millions parmi nous, de 2002 où l'éparpillement des voix de gauche avait laissé la place à un certain Lepen contre Chirac. 

Toute la gauche s'était sentie frustrée, humiliée par cette maladresse collective. 

Comment avions-nous eu cette certitude innocente que Lionel Jospin l'emporterait haut la main pour nous laisser aller à folâtrer du côté des extrêmes au point d'en oublier celle de la droite, rigide, disciplinée, groupée autour de son unique leader ? 

Cette crainte, j'en suis persuadé, est restée gravée dans toutes les mémoires. 

La stupéfaction était si grande à l'apparition des résultats du premier tour que tous ceux qui avaient fondé leur espoir sur un retour de la gauche étaient restés bouche bée. 

Tous autant que nous étions, confiant dans la suprématie de Jospin, tellement persuadés de remporter la victoire, que nous nous sommes regardés, hébétés, comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise. 

Cette fois ma voix s'est portée dès le premier tour sur le candidat de gauche le mieux placé selon les sondages. 

Je suis convaincu que des milliers (voire des millions) d'électeurs ont fait de même plus dans un sursaut de précaution que par véritable conviction. 

Beaucoup ont transféré leur suffrage sur le candidat Hollande alors que leur cœur leur scandait : « Mélenchon, Mélenchon ! ». 

Ce réflexe s'est avéré utile puisque le front national est arrivé troisième avec un score plus que confortable. 

Il s'en est fallu de peu, cette fois encore, que le désastre de 2002 ne se reproduise. 

Une fois encore il aurait fallu choisir entre la peste et le choléra. 

Cette fois encore les sondages ont donné le ton. 

Ce thermomètre qui dit ce que le peuple ne sais pas encore, oriente, qu'on le veuille ou non, notre choix au moment de voter.

 Démonstration : Hollande ; 28 _ Sarko ; 26 _ Lepen ; 20 _ J.L.M. 14 _ Bayrou; 10 telles étaient les dernières estimations. 28 + 14 / 2 = 21 autrement dit la somme des voix des 2 principaux candidats de gauches réparties équitablement entre eux était égales, à 1 point près, au total des voix du front national. 

Sachant que le taux d'erreur dans ces pronostiques est de 3%, tout pouvait laisser supposer que le FN était en position de coiffer la gauche sur le fil. 

Le seul moyen d'éviter cette catastrophe était donc le « vote utile ». 

L'influence que les pronostiques suscite en chacun de nous est incontournable. 

Sans l'intervention des instituts de sondage, l'opinion des électeurs serait plus libre. 

Non, nous les sympathisants du front de gauche n'avons pas à regretter notre dérapage contrôlé en direction de François Hollande. 

Grâce à nous la France va retrouver l'espoir, la dignité, le partage des richesses, plus de justice sociale et fiscale, plus d'égalité. 

La prise de conscience de l'urgente nécessité d'intégrer les paramètres écologiques à toutes les décisions politiques ne peuvent être que dans les valeurs de gauche. 

La course aux profits, le poker menteur, les valeurs boursières ne peuvent s’accommoder de la modération obligée des modes de vies de demain. 

Le parti du front de gauche est sur la bonne rampe de lancement. 

Les idées de J.Luc Mélenchon sont largement partagées par des citoyens honnêtes et responsables. 

Elles font leur chemin et contribueront à élargir ce front jusqu'à gagner l'adhésion de peuples voisins puis de peuples lointains à l'instar des droits de l'homme qui, sans remonter au roi Urukagina de Lagash au XXIVè siècle avant J.-C. ou seulement au Cylindre de Cyrus, en son temps, ne mobilisait pas les foules, ont quand-même fini par devenir un socle commun de valeurs incontestables et incontestées.



Virage à 180° ... ... ... trop tard ?

« Le monde va mal. 

Les hommes sont fous. 

Nous marchons sur la tête. 

Tout va péter.» 

Ces quelques lieux communs traduisent un mal-être ressenti par beaucoup de mes congénères. 

Avons-nous raison de nous inquiéter de l’avenir de l’humanité ? 

OUI. 

Cette humanité est en train de scier la branche sur laquelle elle est assise. 

Des savants, des chercheurs, des philosophes nous alertent depuis quelques décennies sur les dérives comportementales des peuples les plus évolués. 

Ceux-ci représentent une minorité d’individus qui gèrent la presque totalité des ressources naturelles de notre planète. 

Les autres se contentent des restes, des miettes voire des déchets. 

Les gros appellent cela la crise. 

Ils ont raison. 

Elle s’apparente à une crise de foie, celle qui survient après les fêtes quand les assiettes débordent. 

Alors ils jettent, ils gaspillent outrageusement sans se soucier de savoir si les chiens ont suffisamment mangé. 

Mieux, ils se battent, ils veulent la part de l’autre, ils en veulent toujours plus, ils tuent leurs semblables pour s’accaparer leur part tout en défendant la leur. 

C’est ça la crise ! 

C’est LEUR crise, pas la nôtre … 

En quoi devrais-je me sentir concerné ? 

Je me contente de leurs restes, je suis un nanti, je ne suis pas à plaindre. 

Mais, hélas, je suis sur le même bateau, nous sommes tous sur le même bateau et, seul, je ne suis pas de taille à redresser la barre. 

Nous allons droit sur la falaise. 

Les évolutions scientifiques, techniques, technologiques sensées nous rapprocher du bonheur ne font qu'accroître les inégalités, accentuer la misère, déclencher des conflits toujours plus dévastateurs. 

Dans les pays riches les populations les plus défavorisées voient leur qualité de vie régresser. 

Parmi nous, au cœur même de nos cités, des pauvres, des laissés pour compte, des marginaux, des sans-abris, meurent de froid et de faim. 

Ailleurs, dans des pays lointains, là où survivre est un combat permanent, on manque de tout, d’eau propre, de nourriture, d’abri mais surtout d’instruction. 

Là où des coutumes locales leur assuraient un équilibre fragile mais salvateur, les gros sont venus piller sans vergogne leurs ressources naturelles. 

Ils arrachent leurs arbres, creusent leur sous-sol, en extraient les métaux et pierres précieuses, pompent leur pétrole, vendent leur gaz aux pays riches et laissent derrière eux un vaste champ de ruines. 

Alors que faire ? 

Les plus pessimistes nous diront que c’est inéluctable, que « c’est écrit », que l’espèce humaine est une erreur de la nature, qu’elle doit s’auto détruire, disparaître de la surface du globe à l’instar des dinosaures. 

Depuis que l’homme est sur terre il est capable du meilleur comme du pire. 

Et c’est de cela que le pessimisme se nourrit. 

(Après cette phrase j’avais prévu de développer la version optimiste mais au fur et à mesure que mes doigts clicotaient sur mon clavier je n’ai trouvé aucun argument capable de soutenir cette thèse). 

L’alternative consisterait en une prise de conscience collective que nous faisons tous partie intégrante de cette nature, de cette biomasse où tous les êtres vivants sont en osmose. 

Le gros ne peut pas vivre sans le petit et inversement. 

Alors, me direz-vous, il est naturel que des êtres inégaux se côtoient, les requinss et les sardines, les riches et les pauvres, les lions et les rats, … … … les dominants et les dominés, … 

Oui mais, … tant que le rat trouve du fromage, tant que la sardine trouve du plancton et la puce un chien, la terre continuera de tourner. 

Cela suppose que l’ « évolution » de l’espèce humaine s’arrête telle qu’elle est aujourd’hui. 

Un pas de plus et c’est le néant (la falaise). 

Alors cette humanité n’aura pour seul activité que de réparer ce qui est réparable, de produire ce qui est indispensable, de répartir la connaissance entre tous les êtres et d’abandonner ses ambitions démesurées. 

Elle devra se satisfaire de l’essentiel, d’un confort minimum, d’une assiette diététique et d’une vie simple. 

L’énergie sera locale et renouvelable : soleil, vent, eau. 

Tout sera recyclable à l’infini. 

Plus de gaz à effet de serre, plus de rayons ionisants, plus de radiations. 

Utopie. 

Le fragile équilibre nous assurera une survie de quelques siècles, quelques millénaires tout au plus car la démographie croît au même rythme que les avancées techniques c’est-à-dire de façon exponentielle. 

Les pillages des ressources naturelles s’accélèrent. 

En revanche si le chien produit trop d’insecticide certes il se débarrassera de ses puces mais aussi de tous les insectes et la planète deviendra un immense désert. 

C’est ce que fait l’homme aujourd’hui : trop de superflu, trop de déchets, trop de poisons. 

Ces trois cancers prolifèrent depuis deux siècles environ. 

Des métastases se ramifient sur toute la surface du globe. 

Notre terre est malade. 

Notre terre est mourante. 

Notre terre meurt. 

Combien de temps nous reste-t-il à vivre ?





La "décroissance" ou la simplicité volontaire.

Je suis heureux de découvrir un mouvement qui épouse globalement mes aspirations propres : 


"Le Journal de la Décroissance". 

Il y a longtemps que je passe pour un joyeux et utopique poète en prônant, avec d'autres mots, l'essentiel des idées que vous avancez sur ces pages. 

J'en suis ravi. 

A l'heure où les certitudes japonaises se fissurent au même rythme que leurs réacteurs nucléaires, je me sentais seul et marginal et je découvre que nous sommes des milliers (et plus j'espère) à partager une grande idée, la seule qui vaille encore la peine d'être défendue si nous voulons virer de bord avant qu'il ne soit trop tard. 

En revanche, bien que moyennement cultivé, j'ai beaucoup de mal à comprendre le vocabulaire "technocratique" que vous utilisez pour synthétiser votre pensée et je crains qu'il ne soit un peu abscons pour les lecteurs potentiels qui seraient séduits par votre projet.

 Sans vouloir offenser personne, je constate que la grande majorité de mes concitoyens tirent l'essentiel de leurs convictions politiques de leur « petite lucarne » et ont bien du mal à rester éveillés jusqu'à la fin des débats lorsque des empoignades stériles fusent.

En général, le match terminé, ils coupent la télé et vont se coucher ; demain est un autre jour de labeur, de fatigue et de pressions de toutes parts. 

De là à conclure que leurs opinions politiques sont stéréotypées, il n'y a qu'un pas que je me garderai bien de franchir. 

Plus sérieusement, je suis persuadé que des mots simples seraient plus convaincants. 

Car quoi ? Que cherche-t-on si non convaincre le plus grand nombre de l'urgente nécessité de revenir à des valeurs simples et plus sages ? 

 J’entends et je lis ce besoin de se démarquer de toutes les autres « grandes » formations politiques y compris les Verts et je partage cette tendance. 

En effet, la décroissance ne s’accommode d’aucune forme de famille politique actuellement connue et reconnue. 

Les mouvements écologistes eux-mêmes n’excluent pas la croissance et le P.I.B. de leurs concepts alors que ces deux idées sont aux antipodes de mes valeurs. 

Je pense qu’il faut rester fermement sur cette position et ne pas rechercher de partenariat qui nous mèneraient immanquablement à des compromissions. 

Décroître ce n'est pas revenir en arrière et s'éclairer à la bougie bien que cela fasse partie d'un arsenal de mesures propres à sortir du nucléaire. 

Décroître c'est choisir le mode de vie qui tende vers le zéro notre bilan carbone. 

Ça passe par limiter nos déplacements au minimum, limiter nos déchets et recycler au maximum ou composter pour ne garder que nos déchets ultimes qu'il faudra décroître également. 

Décroître c'est allonger la durée de vie de tous les objets qui nous entourent et qui, pour beaucoup, sont inutiles. 

Réparer une serrure au lieu de la changer, poser une rustine sur une chambre à air de bicyclette, changer un clapet de robinet, recoller le pied du vieux meuble que nos parents tenaient de leurs parents, etc.

Mais alors, … ces serrures, ces robinets, ces meubles, il faudra bien des industriels pour les fabriquer, en améliorer leur usage, en inventer de meilleurs ? 

Oui mais juste ce qui est nécessaire. 

À bas l'obsolescence programmée ! 

Halte au gaspillage ! 

Nos sociétés « modernes » jettent outrageusement. 

Les responsables politiques, soucieux de conserver la place qu'ils ont tant convoitée, s'alignent derrière les industriels dont le seul objectif est de produire toujours plus et derrière les banques dont le seul souci est de remplir leurs coffres. 

 Ils se font le levier de la croissance de ces derniers en incitant le consommateur à se débarrasser de ce qui fonctionne encore très bien. 

Pour ce faire ils ont inventé la « prime à la casse » ! 

Payer les contribuables pour gaspiller davantage ! 

Aujourd'hui, en France, un citoyen qui consomme vaut mieux qu'un citoyen qui produit. 

Décroître c'est vivre le plus possible en autonomie : produire soi-même une partie de ses aliments, produire soi-même son énergie et la partager avec ses voisins là où c'est possible. 

Le commerce de proximité n'est pas un « gros mot » tant qu'il reste équitable. 

Je connais une multitude de sites naturels où des installations hydrauliques ont été abandonnées après la dernière guerre (j'espère) alors qu'elles faisaient tourner scieries, papeteries et moulins de toutes sortes. 

Combien de hameaux se satisferaient de cette manne issue de nos petites rivières. 

L'énergie éolienne revient lentement à la mode mais à trop grande échelle. 

Là aussi des petits groupes d'habitations rurales pourraient produire leur propre énergie. 

Je souhaite revoir tourner bientôt le moulin de Maître Cornille cher à Alphonse Daudet. 

Décroître c'est mutualiser les moyens de production jusque dans les quartiers, les hameaux. 

Décroître c'est aussi renoncer aux valeurs de l'argent, du capitalisme, du profit. 

Cela suppose une organisation de vie en forme de coopérative afin de limiter les déplacements donc économiser l'énergie donc rejeter le moins possible de CO2 dans l'atmosphère. 

Décroître c'est se ressaisir, c'est ne plus écouter les sirènes pub, c'est chercher une autre forme de bonheur, de bien-être, c'est partager, c'est prendre soin de son prochain comme de soi-même.

Ces valeurs sont à l'opposé de celles du capitalisme. 

Cependant je ne prône pas le repli sur soi-même. 

Nous dépendons tous des uns des autres. 

Les « richesses » créées par les pays les plus développés n'ont profité qu'à ces pays et, surtout, à ses habitants les plus voraces. 

Il est communément admis que seul un terrien sur dix possède 90 % des richesses du monde. 

Tant que ce déséquilibre perdurera, les conflits se multiplieront surtout dans les pays les plus désavantagés. 

Le partage des richesses suppose le partage des savoirs. 

Je place l'instruction et l'accès à la culture au premier rang des urgences du monde. 

Décroître ne veut pas dire « régresser ». 

Les acquis culturels, technologiques, médicaux que nous connaissons doivent profiter au plus grand nombre et cela gratuitement. 

C'est en « instruisant » tous les terriens jusque dans les contrées les plus reculées que nous ferons reculer la faim, la misère et la délinquance. 

La France est un pays phare dans le monde. 

La géographie et le climat y sont pour beaucoup. 

Notre culture et notre langue influence bon nombre de pays. 

Cela nous impose une responsabilité, un devoir : donner l'exemple.