Tous complices


Dans les excréments de porcs, on retrouve ammoniaque, méthane, sulfate d'hydrogène, monoxyde de carbone, cyanure, phosphores, nitrates et métaux lourds, salmonelle, cryptosporidium, streptocoques...

Chaque fois que nous prenons une décision concernant notre alimentation, nous pratiquons l'élevage par procuration. 

A cause de nous, l'élevage est passé des mains des paysans à celles des grands groupes industriels qui font tout pour imputer leurs coûts au public. 

Notre façon de manger actuelle récompense les pires pratiques imaginables. 

Il nous faut comprendre, en tant que consommateurs individuels, que nous sommes complices du comportement des grands groupes industriels.

Ce n’est pas au consommateur qu’il devrait incomber de savoir ce qui est cruel et ce qui ne l’est pas, ce qui est destructeur et ce qui est viable pour l’environnement. 

Les produits alimentaires cruels et destructeurs devraient être interdits. 

Nous ne devrions pas avoir à choisir des jouets contenant de la peinture au plomb, des aérosols avec des chlorofluorocarbones.

Nous ne devrions pas avoir la possibilité d’acheter des animaux d’élevage industriel.

"Notre comportement face à l’élevage industriel est une mise à l’épreuve de notre comportement face à ceux qui sont impuissants, à ceux qui sont loin, à ceux qui n’ont pas voix au chapitre. 
C’est un test sur la façon dont nous agissons quand personne ne nous oblige à nous comporter d’une façon ou d’une autre". [sic] (éditions de l’Olivier)

Il est pourtant si simple de boycotter les œufs de batterie grâce à l'étiquetage et au code apposé sur chaque œuf : code 3, élevage en cages ; code 2, élevage au sol sans accès à l'extérieur ; code 1, élevage plein air (au sol avec accès à l'extérieur) ; code 0, élevage biologique (plein air + nourriture bio). 

Mais vous allez m'opposer l'argument du prix : en cage, c'est moins cher, il y a des pauvres, il sont obligés de choisir les poules en cage, etc. 

C'est vrai, nous avons aussi fait collectivement le choix d'une société inégalitaire. 


L'extinction de notre espèce

A une époque où les religions chrétiennes perdent peu à peu leur emprise sur la vie quotidienne des citoyens des pays occidentaux, à une époque où les progrès de la science remplacent l'obscurantisme et l'ignorance, une nouvelle forme de domination de l'homme par l'homme voit le jour. 

Elle a pour noms DAESH ou ALQUAÏDA ou autres mais est issue d'une même culture, l'Islam. 

Cette religion comme toutes les autres s'est divisée en deux, le chiisme et le sunnisme puis le kharidjisme dont l'une des toutes premières factions, est apparues en Islam. 

Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes dont les mouhakkimites, les azragites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites, les sufrites, etc. ... 

Qui, eux-mêmes, comme toutes les religions du monde se divisent en autant de croyances qu'il y a d'individus. 

Comment expliquer à tous ces être humains que leurs croyances, collectives ou personnelles, sont issues de leur imaginaire ?

Comment leur faire admettre que l'homme est une espèce animale dotée d'un cerveau hypertrophié capable de calculer, d'extrapoler, de déduire, de mentir, d'inventer, de communiquer les mêmes idées dans une multitude de langues ? 

Nos croyances sont sensées nous protéger des dangers de la vie elle-même mais ces dangers viennent pour la plupart de nos comportements. 

Les suppliques à des statues de plâtre, les prières à des vierges, des saints, les agenouillements devant des dieux de marbre ou des confidences à des diseuses de bonne aventure seront vaines et inutiles tant qu'ils refuseront de regarder la réalité en face. 

Celle-ci est faite de haine, de défiance, de peur face à l'inconnu. 

Ce réflexe d'autodéfense est inné, instinctif voire incontrôlable.

L'être humain n'a pas besoin de Daesh ni d'aucun groupe fanatique quel qu'il soit pour disparaître. 

Il s'est multiplié démesurément à une vitesse exponentielle et a transformé son biotope au point d'en être exclu. 

Il a grandi comme l'enfant qui passe à l'âge adulte sans changer de chaussures. 

Sa gourmandise, sa soif de toujours plus, son désire de dominer son voisin, sa peur irraisonnée de l'inconnu le conduiront inexorablement à son extinction. 

Il continue de couper la branche sur laquelle il s'est assis. 

Sa disparition est inéluctable. 

Alors la nature reprendra ses droits, les autres animaux, ceux que l'homme n'aura pas détruit et entraîné dans son naufrage, évolueront pendant quelques millions d'années sur une terre dévastée mais convalescente jusqu'à ce qu'une espèce émerge à nouveau à moins que ... 

Mais là aussi la science fiction devient réalité. 

L'homme s'est échappé de l'attraction de sa planète. 

Il réussit à vivre quelques mois durant dans un "technotope" où tout reste à inventer. 

La cellule vivante délivre ses secrets de reproduction et de productions à partir du fondement de la vie. 

Son noyau recèle des trésors d'informations que l'homme continue d'exploiter sans relâche. 

Il n'est donc pas interdit de penser que son expansion se fera ailleurs que sur terre. 

Quoi qu'il advienne je pense que son règne touche à sa fin et que son émergence n'aura été qu'une petite erreur de la nature.


Perdu le fil

Dimanche 7 juin 2015, mon éolière stagne depuis plus d'un an maintenant. 

J'ai perdu le fil de mes cogitation alors que j'étais sur le point de passer à la phase grandeur réelle.

Les dimensions, les masses, les assemblages, les transmissions ont été autant de problèmes auxquels je me suis heurté sans vraiment m'y consacrer à fond.

Pas moyen de me concentrer. 

Je sentais que la foi en moi m'abandonnait.

Des facteurs extérieurs comme notre vie de couple, mon entourage, mon voisinage puis des ennuis de santé sont venus perturber ma réflexion.

Puis de nouvelles idées sont venues se greffer sur le thème principal, idées que je n'ai pas encore expérimentées à ce jour : il s'agit d'abord du problème de l'orientation "face au vent" et du choix d'un modèle en rapport avec la performance aérodynamique.

Cinq modèles répondent au même principe : le vent soulève la pale de proue, la pousse en position haute et la rabat en poupe pour la récupérer sitôt passée en position horizontale.

Qu'elle soit "bi", "tri", "quatro", "sexto" ou bien "octo", les cinq modèles ne diffèrent que par le format et le nombre de pales. 

Et c'est bien cela qui me bloque! Une machine ... passe mais cinq!

Au départ la quatro était la seule envisagée même si j'avais fantasmé sur la tri avec le crayon et la gomme. 

La bi, curieusement, est née plus tard dans ma tête donnant les prémices des grandes à six et huit pales.

Rien n'empêche d'aller plus loin en nombre de pales si ce n'est ce fameux aérodynamisme.

Alors je vais reprendre mes idées en les classant par ordre de grandeur et en commençant par la bi.

Ce matin, vendredi 8 juillet 2016, je viens de me relire et je n'ai pas avancé d'un pouce. 

Pourquoi ? Parce que je vais avoir soixante-dix ans et que ma petite sœur Véronique a eu l'idée de fêter cela en famille sur mon terrain au Gandalet. 

Lou Gandalet, _ je vous avais dit que je vous en parlerai un jour. 

C'est mon petit coin de paradis, une petite bergerie en ruines que je me suis promis de rebâtir avec Paulette. 

Hélas, là aussi les obstacles se sont dressés devant moi : coût, santé, temps libre, inspiration, hésitations, tribulations et maintenant, interdiction.

Depuis bientôt vingt ans que je remonte pierre par pierre ce "cabanon" (c'est le nom qu'on donne par ici à ces petites bergeries isolées dans la montagne), la municipalité vient de m'interdire toute activité de restauration, de camping, de caravaning et de pique-nique sur mon terrain sous prétexte que la source alimentant le village en eau potable se trouve à proximité de celui-ci (120 mètres).

Décret, arrêté, menaces, mise en demeure de tout remettre en place comme c'était  initialement dans un délai de quinze jours c'est à dire d'ici au 14 juillet.

Il est vrai que depuis que cette fête a été programmée j'ai mis les bouchées doubles pour accueillir ma famille sur une propriété plus bucolique.

Le jardin, les ronces et les genets avaient retrouvé un petit air de nature au fil des années passées à cogiter, écrire et faignanter.  

Ce surcroît d'activité et le bruit de ce projet n'ont pas manqué de parvenir aux oreilles du maire qui a aussitôt perçu un troupeau de fêtards mangeant, buvant, pissant et caguant durant tout l'été et, principe de précaution oblige : STOP ! ... ... ... 

A peine avais-je commencé un trou pour récupérer l'eau de pluie que la force publique débarqua chez moi pour m'interdire tous travaux.

"_Personne ne pissera plus dans sa source ... non .... mais ... !!!" m'avait hurlé le maire dans un accès d'autorité débordant. 

Alors, voilà ... ... ... J'en suis là. 

J’obéis, je fais le dos rond, j'arrête ma bétonnière (par force : elle est de nouveau en panne), que j'avais réussi à réparer depuis les dix dernières années où elle était à la retraite.

Je laisse passer l'orage mais je continue d'aménager l'intérieur comme je l'avais prévu. 

Cette brimade aura eu au moins le mérite de me replonger dans mon projet que j'avais mis de côté par manque d'inspiration : mon éolière. 

J'ai ressorti la boite à chaussures contenant mes précieux documents et je fais le point.