La prime à la casse

Oui, je sais, ça n'est plus d'actualité mais je suis très lent à réagir. Je choisis ce titre parce-qu’il exprime clairement le mode de fonctionnement de notre société (occidentale) de consommation : « on vous donne de l'argent pour mettre ce qui peut encore servir à la poubelle ». Jusque là, dans les années 2000, on se contentait de consommer, de jeter, puis de racheter et même de sur-consommer. Mais les « marchés », jugeant que les décharges ne se remplissaient pas assez vite, eurent l'idée de payer les consommateurs. En ces périodes de chômage, quelle aubaine ! L'automobile étant le point culminant des industries mondiales, il était normal que cette invention lui revint. Quoique, sous une forme déguisée, l'industrie des communications l'avait précédé car quoi de plus inutile qu'un ordinateur qui ne supporte plus les logiciels toujours plus gros, plus puissants, plus performants ? Quoi de plus ridicule qu'un téléphone mobile doté de seulement cinq sonneries ? Quoi de plus ringard que la carte Michelin quand le G.P.S. peut vous envoyer tout aussi bien sur une piste forestière ? Ha JJ (c'est ma consommatrice préférée), je t'entends d'ici me dire : « heureusement que nous sommes là pour jeter ce qui ne nous sert plus ! C'est grâce à nous que les pauvres africains peuvent rouler en bagnole, téléphoner sans cabine et taper sur un clavier. S'ils peuvent se soigner c'est grâce à nos médicaments obsolètes. Et le recyclage, qu'est-ce que tu en fais ? Ils décortiquent nos vieux téléviseurs pourris, trient nos déchets, restaurent nos vieilleries et nous les revendent sous forme de matières premières. Ils se font un max de fric grâce à nous ». Ah, je n'y avais pas pensé ! Bon, allez Piteur, arrête de gamberger et retourne sur ta montagne.

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