Sidewiki

Je vous le disais en sous-titre de mon « blog », je suis nouveau et maladroit. Les textes que j’ai rassemblés ci-dessous sont une compilation d’humeurs du jour éditées sur « Sidewiki ». Pour moi qui découvre ce fabuleux outil nommé Internet, Sidewiki n’est qu’un forum de plus à la disposition de ses usagers. Ayant parcouru quelques messages destinés à critiquer objectivement tous les sites, je me suis aperçu que peu de gens s’y exprimaient. J’ai donc fait de cet espace un lieu de rendez-vous avec vous. Je le compare à un petit bistro à l’entrée d’un grand marché, Google, où je pourrais échanger quelques idées avec d’autres consommateurs en fonction de mon humeur du jour. Mais il se trouve que je suis seul à radoter dans mon coin en attendant qu’un client vienne me tenir compagnie et comme je ne maîtrise pas la publication de mes divagations, j’ai décidé de créer ce blog (je n’aime pas ce mot un peu brutal) pour mieux ordonner les fruits de mes cogitations. Oui, je sais ce que vous pensez, : « ça n’est pas une réussite » mais je ne désespère pas de m’améliorer et, peu à peu, de vous offrir une suite lisible de textes sans importance.

Tiens ... ? ... Personne ... ?

15 juillet 2010 Je suis incapable de classer tous ces avis du plus ancien au plus récent ... ... ... et vous ? Je vois que je ne suis pas le seul. Est-ce là la raison de votre silence ? Serait-ce un défaut de ce site qui ferait fuir même les plus pugnaces d'entre nous ? Ou bien suis-je tout simplement dans une zone d'échange où l'on ne laisse que des commentaires connexes aux pages visitées depuis Google ? Je ne comprends pas ... ... ... J'ai connu une fois ce sentiment étrange de me trouver dans un lieu interdit au public et que j'avais pénétré par hasard, la porte ayant été mal fermée. C'était aux thermes d'Aix les Bains. La partie la plus luxueuse de l'établissement devait être en chantier de restauration et, malgré l'interdiction de pénétrer sur celui-ci, ma curiosité pathologique me poussa à franchir la limite. Quel ne fut pas mon étonnement de découvrir des installations anciennes de toute beauté ! grandes baignoires carrelées, robinetterie de cuivre finement ciselée, colonnes de marbre sombre (toute cette zone se trouvait dans la pénombre et le décore n'en paraissait que plus prestigieux). Quelques traits de lumière par-ci par-là laissaient deviner des ornements somptueux. Peut-être mon imagination et le silence environnant avait-elle déformé, amplifié cette impression de grandeur, toujours est-il que j'étais ressorti de cette visite impromptue avec la sensation d'avoir découvert un espace grandiose et parfaitement inutile puisque personne n'y accédait ou ne connaissait son existence. Allez, je dois rêver ! quelqu'un, un modérateur peut-être, va me demander bientôt ce que je fais ici dans cette zone inappropriée et m'envoyer "blogger" ailleurs. Mais cela m'est égal. Tant que je pourrai m'exprimer librement, je reviendrai vous parler dans ce petit bistro fort sympathique. Alors, à bientôt ? 19 juillet 2010 Personne ?! Je suis étonné que la place soit si peu fréquentée. Cet espace d'échanges mis à la disposition de tous par Google ne semble pas attirer les foules. Bien sûr, me direz-vous (si vous passez par là), ce n'est qu'un forum de plus sur la toile ... Mais celui-ci s'ouvre dès l'ouverture de Google, c'est le premier bistro à l'entrée du village et ... ... ... personne (ou presque). Je crois que je vais m'y installer quelque temps pour parler de tout et de rien, histoire de poser mes valises. Fait chaud, hein ? ... ... ... Hé oui, ... faut bien amorcer un sujet et quoi de plus consensuel que la météo ? Personne ! même le patron du troquet semble ne pas m'avoir remarqué. Bon, il fait frais, j'ai tout mon temps, j'suis à le r'traite, yorabien un oisif pour s'asseoir à ma table ... 19 juillet 2010 ça y est ... c'est pas trop tôt ... Et dire que tout le monde s'en fout de mes tomates sauf moi. J'ai jeté un semi de graines basta qué sigue dans un coin de ma campagne et j'ai obtenu une centaine de plants. Là mes ennuis ont commencé : je n'allais pas les jeter ; je n'aime pas gaspiller. Alors j'ai préparé un carré de terre que j'avais fumée à l'automne et j'ai repiqué mes tomates sur six rangs de six mètres chacun espacés d'environ quatre-vingt centimètres. Vous auriez vu la tronche de mes tomates le lendemain, vous ne m'en auriez pas donné un euro. Toutes scregneugneu (hé bé quoi, oui, screugneugneuses si vous préférez, ... ho, la la, que vous êtes tatillons !). Qu'auriez-vous fait à ma place ? Hé oui, c'est ce que j'ai fait mais de l'eau, j'en ai guère, juste un petit filet qui me remplit péniblement un tonneau en une nuit. Alors j'ai préparé et réparé des gouttes-à-gouttes que j'avais utilisés à une autre époque. Plastique cassant, tuyaux emmêlés, gicleurs bouchés, bref j'ai abandonné ce système d'arrosage. Il m'a fallu revenir à notre bonne vieille méthode : l'arrosoir. C'est plus long, plus ch.... fatiguant et maintenant j'ai les reins en compote. Voilà pourquoi je n'étais pas avec vous cet après-midi. Bonne nuit. 19 juillet2010 Tilt … … … Me revoilou et ... toujours personne ... ? C'est bien la première fois que je visite un espace de libre expression où l'on ne se bouscule pas pour s'exprimer. Je suis même perplexe quant à la bonne marche de ce forum car, ... quoi, ... je suis bien sur un forum il me semble ; là où l'on s'empoigne à qui mieux mieux pour imposer ses idées plutôt que de les proposer ... ? Bon, hé bien je vais continuer de radoter tout seul. Oh, ne vous en faites pas pour moi, j'ai l'habitude. Tout à l'heure je parlais à mes pommes de terre tout en les épluchant. Je leur disais qu'elles étaient plus belles nues que habillées. Que t'ont-elles (et tonton) répondu me demandez-vous ? Rien. ... ... ... étrange, n'est-ce pas ? Quand-même, c'est égal comme disait ma grand-tante, ça me fait quelque chose d'écrire seul devant mon écran et de penser que des milliers (des millions?) de gens me lisent. Et dire que chacun partage peut-être ce sentiment dans l'intimité de sa pensée. ... ... ... Tenez, vous par exemple,... oui, vous. Vous vous dites : "ça y est, encore un cinglé qui n'a pas pris son calment, quant à moi, il ne me viendrait pas à l'idée de délirer tout(e) seul(e) sur mon clavier". Et pourquoi pas ? ... ... ... Essayez et vous verrez. Finalement on n'est jamais seul. Il suffi d'écrire le trop-plein qui déborde de notre cerveau et de "cliquer" (encore un néologisme qui écorche ma vieille culture) sur "publier" (je préfère) pour se sentir léger comme un air de printemps. Bon, ma sieste touche à sa fin. Mes tomates m'attendent au château (je vous expliquerai plus tard), alors bonne fin de journée et, comme disent les "djeunes" : @+ 20 juillet 2010 Pour répondre à Mr. Walas Notre époque est printanière à vous en croire, cher Monsieur. Tout est en "boutons". Cependant, un seul manque à votre jardin électronique et vous voilà perdu. PAS DE BOUTON POUR REPONDRE ! Peut-être que le concepteur de ce site ne l'a pas jugé utile. Peut-être a-t-il pensé que chacun pouvait s'adresser à chacune ou à tous par le moyen simplissime que j'adopte pour m'adresser à vous. J'ai survolé quelques "post" au hasard et le vôtre m'a étonné mais comme je risque de vous paraître tout aussi étonnant dans cet univers décalé, nous sommes quittes. Alors je ne pousserai pas la désobligeance à vous taquiner plus avant d'autant que je suis nouveau dans ce village où je souhaite trouver chaleur humaine et compréhension. Je ne sais si la chaleur (atmosphérique) qui règne en ce moment sur le pays vous assomme mais, de retour dans ce petit bistro à l'entrée du village, je ne vois toujours personne ... ... ... Je ne suis pas loin de penser que j'ai dû me fourvoyer par mégarde dans un village fantôme dont l'objectif premier n'était surtout pas d'écouter les divagations d'un vieil ivrogne en mal de compagnie. Je m'assois un peu dans un coin, sans bouger, sans "parler" et j'attends que quelqu'un m'offre un verre. Merci. 22 juillet 2010 Bonjour le monde J'ai bien dormi ... et vous ? Je suis allé voir mon jardin et j'ai pu constater que tout était à l'unisson ; Les arbres, les oiseaux, les fleurs, les tomates, les courgettes, tout baignait encore dans la douce rosée du matin. La terre un peu fraiche nourrissait calmement mon petit univers. Le bourdonnement des insectes volants commençait à peine. Alors je me suis dit que le monde pourrait ressembler à cela si chacun se contentait d'un bonheur simple et respectueux du bonheur de son voisin. Bon, ne rêve pas mon petit vieux (me dis-je en moi-même et en français car je suis bilingue), l'homme est certainement le seul être vivant à ne pas se contenter de peu. S'il n'a rien, s'il est nu et dort avec les taïssouns c'est qu'il a perdu la raison. S'il se satisfait de peu on dit de lui que c'est un poète. Si cet homme (ou cette femme) est "normal(e)" il lui en faudra toujours plus. Ce "toujours plus" est la seule caractéristique qui, à mon avis, distingue l'homme du reste de la biosphère. Ce "toujours plus" sera la cause la plus probable de l'extinction de notre espèce. Ce "toujours plus" sera la preuve que l'évolution de l'homme sur terre aura été une erreur de la nature. Mais, après tout, une ou deux ou trois erreurs en quatre milliards cinq cents millions d'années, on peut bien lui pardonner à Dame Nature ... ... ... Z'êtes pas d'accord ? 27 juillet 2010 Banniversaire mes Nistouson Il aura vingt-sept ans demain matin et sa petite sœur vingt-trois ce soir. Si elle avait eu la patience d’attendre huit heures de plus, ils auraient eu exactement quatre ans d’écart. Je ne sais plus qui des deux nous a dit un jour : « c’est mieux comme ça car si nous étions nés le même jour il n’y aurait eu qu’un seul gâteau d’anniversaire ». C’est égal, ce jour-là est pour moi une petite période de vague à l’âme car ils ne sont pas avec moi … « A qui la faute ? » Me lancerait l’aîné, « si tu n’étais pas parti de la maison pour faire une autre vie ailleurs … … … si tu ne nous avais pas laissés avec Maman quand je n’avais que dix ans !? ». Et vlan ! Prends ça dans les dents ! Comment me justifier ? Comment leur expliquer que l’amour s’use ? Comment leur dire ça à eux pour qui leur Maman vaut plus que la prunelle de leurs yeux ? C’est impossible. Je leur souhaite de tout mon cœur qu’ils ne connaissent que le grand amour, cet amour qui nous arrache à l’attraction de la terre, cet amour qui lie deux être pour la vie entière, cet amour sans nuage, sans ombre ni orage. Mais je sais, au seuil de ma vieillesse, que cet amour n’existe pas. Il faudrait figer le temps, arrêter toutes les horloges du monde et ce temps zéro où rien ne se passe deviendrait un enfer. Alors j’attends. J’attends qu’ils grandissent encore, qu’ils tracent leur propre sillon et, comme le disait si bien notre grand Georges, qu’ils n’aillent plus à la chasse aux papillons. Là, je sais qu’ils reviendront, je crois qu’ils me pardonneront, mais, en attendant, … que d’amour en moins ! Que de temps perdu !

Coincidence troublante

Vite, j’écris avant que ma mémoire ne disparaisse à jamais. Je sens que les trous sont de plus en plus fréquents, de plus en plus grands et de plus en plus rapprochés. L’histoire se passe au « château *», un jour de l’été 2007. Je bricolais autour de ma ruine ou, plutôt, je devais rêvasser comme souvent lorsqu’une fourgonnette fit irruption sur le terrain. Un homme en sortit, s’approcha de moi et me dit avec un fort accent italien : « suivez-moi ; j’ai quelque chose à vous montrer qui peut vous intéresser ». Il m’entraîne derrière son véhicule, en ouvre la porte arrière et soulève une bâche. Un groupe électrogène sur châssis, encore emballé dans un filme de plastique transparent apparaît. « Deux milles euros » me lance mon visiteur. « C’est tout neuf, quatre mille cinq cents watts, moteur Honda, deux prises sécurité, chargeur de batterie, disjoncteur intégré, châssis insonorisé, etc. …». Puis, voyant sans doute mon intérêt pour la chose, il empoigne la lourde machine et la pose sur le sol. Non seulement j’étais intéressé par un groupe électrogène car le mien venait de me « lâcher » quelques jours auparavant mais ce modèle correspondait exactement à celui que je rêvais de m’offrir dès que mes finances me le permettraient en attendant (un jour, peut-être) une autonomie totale à l’aide de panneaux solaires et d’éolienne. Le hasard venait m’apporter « sur un plateau » le seul engin manquant à mon équipement pour me permettre de poursuivre mes travaux de restauration. En deux temps trois mouvements l’italien débarrasse l’engin de son enveloppe et, sans attendre ma réponse, tire sur la poignée de démarrage. Le groupe se met en marche illico sans hésiter, sans tousser, comme si il venait de fonctionner dans l’instant d’avant. Impressionné par le doux ronron autant que par la qualité de la machine, je fais un effort pour paraître moyennement intéressé par le « produit ». « Trop cher » lançai-je à mon visiteur d’un air désinvolte. L’autre me regarde, hésite un moment et annonce : « mille ». De deux mille il passe à mille, holà, méfiance, ça cache quelque chose. Allez, me dit-il, à ce prix il n’y a pas à hésiter. C’est du neuf, sorti d’usine, qualité extra. Un temps d’arrêt puis : « comment tu fais à faire tourner ta bétonnière ?» me dit-il en avisant le vieux taco tout encrassé de ciment. J’ai déjà un groupe lui avouai-je. Certes il n’est pas aussi puissant que le vôtre mais il me fait l’affaire. « Cinq cents et on en parle plus. Tu me donnes ton groupe et tu gardes celui-ci pour cinq cents euros seulement ». Grisé par ce marchandage je m’enhardis à pousser le bouchon trop loin et lui lance : _« deux cent cinquante euros et mon vieux groupe en prime ». _« Ah, non … Là tu veux ma chemise avec ? » Le groupe tournait toujours avec un son feutré et régulier. J’étais prêt à céder à cinq cents euros mais je voulais savoir quelles étaient ses limites. Je jouais un coup de poker. Soit il était aux abois et j’emportais la partie soit c’était son dernier mot et , le temps lui étant compté, il disparaissait avec sa mirifique cargaison. Aller, top là me dit-il soudain en me tendant la main. A ma grande surprise, il se contentait d’une somme très inférieure à la valeur de la machine et, n’écoutant que mon coté mercantile, je lui propose de faire « l’échange des prisonniers ». J’ouvre l’arrière de mon Berlingo. Nous portons à deux le précieux engin dans mon coffre et je vais chercher les morceaux de mon vieux groupe que j’étais en train de réparer. « C’est ça ton générateur ? » s’exclame-t-il moitié en français moitié en italien. « C’est juste le capot à remonter ; j’étais en train de le réviser justement ». Quel culot ! Comment avais-je pu m’abaisser jusque là ? Craignant qu’il ne flaire l’entourloupe, je l’invite sans plus attendre à me suivre jusqu’au village où j’avais mon chéquier. Tout au long du chemin je me demande si c’est lui ou moi la victime d’une arnaque trop grosse pour être vraie. Je lui signe un chèque de deux cents cinquante euros et mon italien s’en retourne en me disant que j’étais dur en affaires, que son patron allait l’engueuler quant il saurait le prix qu’il m’a consenti mais qu’il ne pouvais pas rentrer en Italie ce soir sans avoir fait une seule vente, etc. … etc. … Abasourdi par tant de chance de ma part, je reste un long moment à me demander encore si la victime n’est pas plutôt moi et si tout ce cinéma du vendeur vaincu par l’âpreté de son client n’est pas plutôt destiner à rouler le pauvre néophyte dans la farine pour mieux le voler. Mais non, ce n’est pas possible : le matériel neuf, encore emballé, le moteur Honda, le modèle ultra récent vu dans des catalogues tout ça ne peut pas être une mauvaise affaire. Ha !, et puis, qu’est-ce que je risque ? À ce prix-là je trouverai bien à le revendre si d’aventure il ne me donnait pas satisfaction … Sur ces cogitations optimistes je reprends le chemin inverse, impatient d’essayer ma nouvelle acquisition, d’autant plus que mes travaux avaient stagné, interrompus par la panne de mon unique source d’énergie. Donc je retourne le cœur léger vers mon « château » quand soudain la fourgonnette qui roulait en sens inverse me fait un appel de phares puis s’arrête à ma hauteur. Tiens !? Me dis-je, qu’est-ce qu’il a oublié ? Bref, je me gare un peu plus loin pour ne pas gêner la circulation et je vois dans le rétroviseur mon italien qui se dirige vers moi. « Ah yé souis désolé missié Piteur, ma si yé rétourne en Italie avec seulement doué centé tchicouanta oros et ouné makina qué né marche mémé pas mouom patroné y va mé foutré à la pouorté dé mouon boulot. ». Bon ! Voilà autre-chose maintenant ! J’arrête mon moteur et sors de ma voiture pour discuter. L’italien me faisait de la peine mais la bonne affaire que je venais de réaliser faisait écran à ma compassion. « Que voulez-vous d’autre encore ? » lui demandai-je d’un ton arrogant. __ Tu me donnes deux cent cinquante euros de plus et tu reprends ton groupe. __ Ha, non ! Pas question ! Ce qui est dit est dit. Je vous ai signé un chèque en bonne et due forme ; nous étions d’accord sur le prix ; vous avez votre matériel, moi j’ai le mien ; pas question de revenir en arrière. __ Mais yé vous dis qué mouon patroné Il va pas vouloir qué … … … Je remonte dans ma voiture, bien décidé à ne pas poursuivre cette conversation plus avant. L’italien toujours à ma vitre me supplie de l’écouter mais, pour une fois que je fais une bonne affaire sur le dos de quelqu’un qui cherchait à me soutirer d’avantage, je ne vais surtout pas me priver de cette jouissance ! Je tourne la clef dans le contact et tente de remettre le moteur en route … … … pas un toussotement ! Je recommence … et recommence encore … la panne !!! L’autre, croyant sans doute que ma voiture est à l’image de mon groupe électrogène, se calme et se propose même de voir avec moi pourquoi ça ne démarre pas. Je n’y connais presque rien en mécanique et l’avis d’un tiers ne peut que m’être bénéfique. Je déverrouille, descends de voiture, lève le capot sans aucune conviction d’y découvrir quoi que ce soit, machinalement, avec, sur mes talons, mon italien bien heureux de l’aubaine. Ces quelques minutes seront comme des heures ! Mon vendeur de matériels passe de la mécanique à l’obsession de récupérer sa mauvaise affaire. Je tourne à npuveau la clef dans l’espoir de voir cette maudite bagnole repartir. Cinq ans, pas une panne, pas un seul problème, un entretien régulier, bichonnée comme jamais une de mes voitures ne l’avaient été avant elle et aujourd’hui, tout de suite, maintenant, me faire le coup de la panne alors que l’autre n’arrête pas de me cuisiner pour récupérer sa bécane ou du pognon, ya de quoi se foutre le cul parterre et se ronger les ongles du gros orteil avec les dents !!! Tou comprrendo, si mio patroné i voit qué yé laissé uné macina à cé prix i mé tou. Calme-toi Piteur, calme-toi … Peine perdue … Je contourne l’italien et la voiture, ouvre les portes arrières, attrappe seul la lourde machine et la pose sur les graviers puis, sans plus écouter le casse c……. toujours sur mes talons : « Tiens, la voilà ta bécane. Rends-moi mon chèque et mon engin et disparaît de ma vue, espèce d’emmerdeur !!! » Je récupère les morceaux (moins un) et il me rend mon chèque puis avec un air de chien battu regagne sa fourgonnette sans rien ajouter. Une petite marche arrière jusqu’à ma voiture et en moins de temps qu’il n’en faut pour le taper sur cet horrible clavier (ça y est, les nerfs se retendent), l’homme charge le matériel que j’avais si bien négocié et disparaît au premier virage comme il avait apparut quelques … minutes ? … heures ? Avant. Le temps de me faire à l’idée que je devrais rentrer à pieds, que je venais de perdre du temps bêtement, qu’il me faudrait sûrement confier mon véhicule au mécano et poursuivre la réparation de mon vieil engin, je referme le capot et, comme en désespoir de cause, je donne un dernier tour de clef de contact et ……………………………………………… …………………………………………………......... le moteur redémarre comme si il ne s’était jamais rien passé. Est-il besoin de décrire l’état d’esprit dans lequel je me trouve à cet instant précis ? Si j’avais eu toutes mes dents j’aurais bouffé ma bagnole. Je lui ai dit de tout. La haine, la rage que l’on peut éprouver après les « éléments » je les ai éprouvées. Rien ne laissait présager (le mot n’est pas trop juste) une suite d’évènements aussi diaboliques. Un moment j’ai cru que Dieu existait et qu’il m’avait puni de ma réussite trop facile. Il avait orchestré minutieusement cette suite pour gens dociles et gogos crédules. Alors j’ai secoué énergiquement la tête pour me débarrasser de cette idée stupide et, le lendemain, j’ai pu vérifier qu’un chèque avait bien été signé au nom de l’italien et à la date avérée Quelques mois passent pendant lesquels j’avais conté l’aventure à mes proches. Echange d’anecdotes : « à moi, vous ne savez pas ce qu’il m’est arrivé … … … », « et moi, l’autre jour … … … ». Ouf ! Je me sentais moins seul mais pas consolé pour autant. Perdre une si belle affaire pour une histoire de panne de voiture, ah non ! Je ne l’avais pas digérée ! Le temps passe et un beau matin ma compagne me téléphone et me dit : « _ T’as vu le journal ce matin ? » « _ Non, tu sais bien que je ne lis pas ce torchon (n’insistez pas, je ne vous dirai pas le titre), Qui a-t-on flingué encore ?(c’est fréquent dans le Midi). « _ Personne mais tu te souviens ? ton italien, là, celui qui voulait te vendre un groupe électrogène … … … hé bien ils l’ont arrêté avec une vingtaine de ses complices italiens pour trafic de matériel de contrefaçon! » « Nooon!!! C’est pas possible ! » « Oui du matériel agricole ou de chantier ou quelque chose comme ça … ». Oh, je vous entends d’ici, vous les croyants, les suiveurs, les crédules : « _ lui qui croyait avoir été puni par Dieu, regardez-moi ça, il est prêt à mettre un cierge à Laghet pour le remercier de lui avoir évité de se faire rouler par plus roublard que lui ». Hé bien non, je ne vous donnerai pas cette satisfaction mais je reconnais volontiers que cette affaire m’a troublé (et ce n’est qu’un euphémisme).  * Le "chateau" : quatre murs, vingt-cinq m2, mon petit paradis.