La prime à la casse

Oui, je sais, ça n'est plus d'actualité mais je suis très lent à réagir. Je choisis ce titre parce-qu’il exprime clairement le mode de fonctionnement de notre société (occidentale) de consommation : « on vous donne de l'argent pour mettre ce qui peut encore servir à la poubelle ». Jusque là, dans les années 2000, on se contentait de consommer, de jeter, puis de racheter et même de sur-consommer. Mais les « marchés », jugeant que les décharges ne se remplissaient pas assez vite, eurent l'idée de payer les consommateurs. En ces périodes de chômage, quelle aubaine ! L'automobile étant le point culminant des industries mondiales, il était normal que cette invention lui revint. Quoique, sous une forme déguisée, l'industrie des communications l'avait précédé car quoi de plus inutile qu'un ordinateur qui ne supporte plus les logiciels toujours plus gros, plus puissants, plus performants ? Quoi de plus ridicule qu'un téléphone mobile doté de seulement cinq sonneries ? Quoi de plus ringard que la carte Michelin quand le G.P.S. peut vous envoyer tout aussi bien sur une piste forestière ? Ha JJ (c'est ma consommatrice préférée), je t'entends d'ici me dire : « heureusement que nous sommes là pour jeter ce qui ne nous sert plus ! C'est grâce à nous que les pauvres africains peuvent rouler en bagnole, téléphoner sans cabine et taper sur un clavier. S'ils peuvent se soigner c'est grâce à nos médicaments obsolètes. Et le recyclage, qu'est-ce que tu en fais ? Ils décortiquent nos vieux téléviseurs pourris, trient nos déchets, restaurent nos vieilleries et nous les revendent sous forme de matières premières. Ils se font un max de fric grâce à nous ». Ah, je n'y avais pas pensé ! Bon, allez Piteur, arrête de gamberger et retourne sur ta montagne.

Le printemps

Dimanche 20 mars 2011 C'est le printemps. Les jonquilles fleurissent, les oiseaux chantent, je viens de tuer une mouche puis, tout de suite, j'ai regretté. La terre tourne et la vie, si fragile et si belle, s'accroche et se renouvelle, s'adapte et se transforme. Alors je me dis que l'humanité fait partie de cette vie, de cette nature au même titre que toutes les autres espèces minérales, végétales ou animales. Elle participe de l'évolution du monde même si cette évolution m’inquiète. Depuis huit millions d'années que l'homme s'est mis debout il n'a eu de cesse de conquérir, guerroyer, construire et détruire, inventer et dominer. Aura-t-il le pouvoir de s’autodétruire ? Si oui, entraînera-t-il dans sa chute des milliers d'espèces vivantes ? Si oui, restera-t-il suffisamment de vie pour s'adapter à tout ce bouleversement et repeupler la planète ? Je le crois et je l'espère même si je ne suis plus là pour le vivre car ce serait dommage qu'un printemps comme celui-ci ne soit pas suivi d'une infinité de printemps, la vie est si belle !

Impuissant ...

Depuis une semaine le Japon est au centre de toutes nos préoccupations. Le séisme du 11 mars puis le tsunami qui a suivi ont plongé ce pays dans l'horreur et la désolation et le reste du monde dans la stupeur. Les pauvres insurgés Libyens qui comptaient sur notre soutien auront dû faire face seuls à la folie de leurs dictateurs. Les Ivoiriens n'en finissent pas de se débarrasser du leur. Les immigrants continuent d'affluer sur les côtes d'Europe en quête d'une vie meilleure. Etc., etc., etc. ... ... ... Devant mon petit écran c'est le monde entier qui défile avec son flot de misères et ses étendues d'absurdité et je suis là, impuissant, stupéfait, abasourdi et seulement compatissant. Je sais que je ne suis pas tout seul dans ce cas mais voilà, j'avais besoin de vous le dire.